La chambre criminelle spécialisée dans les délits financiers et économiques du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a ouvert lundi le dossier du Groupe Condor et de ses différentes filiales, propriété des frères Benhamadi, poursuivis notamment pour « blanchiment et gaspillage de fonds publics, incitation d’agents publics à user de leur influence pour obtenir des avantages indus et financement occulte des partis politiques ».
Le juge a ouvert l’audience en entendant les prévenus dans l’affaire de l’usine GB Pharma, l’une des filiales du Groupe qui devait s’implanter à Sidi Abdallah (ouest d’Alger).
Abderrahmane Benhamadi, premier prévenu entendu dans ce procès, a rejeté toutes les charges retenues contre lui, rappelant qu’il était président du conseil d’administration (PCA) du groupe Condor, et que la gestion du projet GB Pharma lui avait été confiée. à son frère, feu l’ancien ministre Moussa Benhamadi.
Il a précisé, dans ce cadre, que la seule formalité qu’il a accomplie était celle d’avoir demandé la concession d’un terrain en 2011 pour la construction du projet, garantissant d’ignorer « le cas des redevances impayées ».
Entendu dans la même affaire, l’ancien SG de la wilaya d’Alger, Mohamed Hattab, a démenti toute intervention pour l’octroi de concessions et d’avantages au dirigeant de GB Pharma, précisant qu’il avait signé, par l’intermédiaire de ses mandataires SG, la décision d’octroyer le contrat de concession aux frères Benhamadi.
Le comité de promotion des investissements présidé par le wali avait reçu 50 dossiers d’investissement, dont celui de GB Pharma, a-t-il expliqué.
Interrogé sur les redevances impayées du groupe Condor, le directeur des domaines de l’Etat de l’époque, Salah Bouallag, jugé pour dilapidation de fonds publics, octroi illégitime d’exonérations et d’abattements en matière d’impôts et de taxes, a expliqué que le recouvrement des redevances est à la charge du territoire l’inspection compétente et ne se souvient pas « si le bénéficiaire avait été contacté pour payer la redevance ».
L’accusé a également nié avoir conclu des contrats et des marchés, soulignant que « la propriété du terrain dédié à la construction de GB Pharma provient de la ville nouvelle de Sidi Abdellah et non de la wilaya d’Alger ».
De son côté, le directeur de l’inspection des impôts de Chéraga, Djilali Chirairi a démenti toutes les accusations portées contre lui, précisant que « GB Pharma avait ouvert un dossier fiscal au niveau de l’inspection, mais ne bénéficiait d’aucun traitement préférentiel ou exonération fiscale ».
Le procès se poursuit cet après-midi avec l’audition du reste des accusés et des témoins, dont des cadres de divers secteurs tels que la santé, les transports, les postes et télécommunications et la Banque Extérieure d’Algérie (BEA).