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Le chanteur Karim Tizouiar prend sa retraite

Le chanteur et artiste Karim Tizouiar a démissionné dimanche matin à l’âge de 60 ans, terrassé par une longue maladie qui l’a éloigné de la scène artistique pendant des années.
« Il est passé dignement et sans souffrance », a déclaré sa fille A. Tizouiar, qui a rendu un touchant hommage à son père, pour sa carrière et le bonheur qu’il n’a cessé de distiller à ses fans, malgré une santé défaillante depuis 2011.
Né à Alger (2 mars 1963), il se produit souvent notamment place du 1er mai, ainsi qu’à Bab-el-Oued, avant de retourner à Talan Tazart, son village natal, situé entre Beni-ksila et El-Kseur, 40 km à l’ouest de Béjaïa.
Dès l’âge de 7 ans, Karim Tizouiar tombe amoureux de la guitare. Son oncle, musicien de la radio nationale, l’a non seulement initié mais lui a aussi laissé son instrument à perfectionner. A tel point qu’au bout de quelques années il devint un virtuose, requis dans toutes les célébrations de la région, qu’il s’agisse de mariages ou de circoncisions.
« J’ai découvert le secret de l’arrangement des notes », confiait-il il y a quelques mois à l’APS, en guise d’explication de son succès, donnant également crédit à l’organisation des scouts musulmans algériens (SMA), dont il était membre, pour l’opportunité que cela lui a offerte de grandir en force et de nourrir sa passion de musicien et de chanteur.
A 21 ans il s’installe à Paris et fréquente de nombreux chanteurs kabyles, tels Hamidouche, Mehdi Mezeghrane, Sofiane qui tous, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à forger sa vocation et son talent. Mais le plus significatif d’entre eux reste sans doute Boudjemaa Agraw, qui l’a intégré, en 1982, dans son groupe du même nom, et dont il était avec Takfarinas, le chanteur attitré.
A partir de 1985 il prend part à diverses tournées avec le groupe en France et participe à la production d’un nouvel Album Agraw, dans lequel il signe deux de ses chansons, auréolées en Algérie en 1986, avec le titre très réussi « Uliw yedoukkous » (mon heart beats ), chanté par Agraw mais composé et écrit par Karim.
Peu de temps après, il quitte le groupe pour se lancer dans un voyage en solo et produit son premier album intitulé « Aya Guitare » (O Guitare) qui le fait connaître et le projette au rang des figures montantes de la chanson moderne et populaire.
Karim Tizouiar multiplie par la suite les tubes dont les plus emblématiques sont « R’jouyi » (attends-moi) et « Asmaken ilan quaren medene » (quand les autres étudiaient), une complainte sur sa jeunesse qu’il résume ainsi : « Quand mes camarades s’inquiétaient pour leurs études, je passais le temps à écrire ton nom. » L’homme est d’un grand talent artistique, un virtuose de la mandole », Boudjemaa Agraw, qui se dit « très impressionné » par ce coup du sort et de les épreuves que Karim a subies pendant sa maladie, qui non seulement l’ont fait sortir de scène, mais ont privé son public de son génie.
Entre 2011 et 2018, Karim est resté quasiment en marge de la scène, luttant sobrement contre sa maladie. Sa dernière apparition sur scène en 2018 à El Kseur a prouvé qu’il reste un favori du public, fredonnant ses airs dans le cottage le plus éloigné de la région.

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