Le Bénin subit l’agression impérialiste le 16 janvier 1977, au petit matin. Il s’agit de « l’Opération Crevette » dirigée contre le président Mathieu Kérékou et son régime marxiste-léniniste. Même si les Béninois ont compté des pertes dans leurs rangs, ils ont tout de même réussi à mettre l’adversaire en déroute.
Il sonnait vers 7 heures du matin lorsque, à bord d’un avion DC-7, un groupe d’une centaine de mercenaires africains et européens lourdement armés atterrit sur la piste de l’aéroport international de Cotonou. Aux commandes de « l’Opération Crevette » ainsi lancée contre le Bénin, Bob Denard, auteur de nombreux faits d’armes en Afrique. Les attaquants investissent des points stratégiques à Cotonou. Le camp Ghézo à Cotonou et le Marina Palace, la résidence présidentielle de Mathieu Kérékou et d’autres seront attaqués par des mercenaires.
Alerte
L’appel du président de la République de l’époque était pressant. Dans un message radio, Mathieu Kérékou invite ses compatriotes à l’action : « Ainsi, un groupe de mercenaires à la solde d’un impérialisme international désespéré a déclenché une attaque armée depuis l’aube de ce matin contre l’héroïque peuple béninois et son peuple démocratique et la révolution populaire s’attaquant à la ville de Cotonou. (…) En conséquence, chaque militant et militante de la Révolution béninoise où qu’il se trouve, doit se considérer et se comporter comme un soldat au front, engagé dans une lutte sacrée pour sauver la patrie en danger » a-t-il dit.
Réponse
La réaction du peuple béninois ne s’est pas fait attendre. Les éléments de Bob Denard se sont très vite heurtés non seulement à l’armée béninoise, mais aussi aux éléments nord-coréens présents à Cotonou dans le cadre d’accords de coopération entre républiques socialistes. Le tarmac de l’aéroport international de Cotonou a été le véritable théâtre des affrontements, avec quelques affrontements isolés dans la ville de Cotonou. Subjugués par les Béninois, les attaquants qui jouissent pourtant d’une supériorité numérique vont battre en retraite vers l’aéroport. Quelques minutes plus tard, le DC-7 s’envole vers Franceville au Gabon, laissant une dizaine de mercenaires blessés sur le sol béninois.
Malgré les pertes en vies humaines déplorées dans leurs rangs, les Béninois ont ainsi réussi à briser le rêve déstabilisateur des mercenaires, en battant « l’opération Gambero ».
Thomas AZANMASSO