Vendredi 14 juillet 2023, à Abidjan, le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a donné son feu vert à l’octroi d’un prêt de 80 millions d’euros au Bénin, pour moderniser et agrandir le port autonome de Cotonou, l’un des principaux points d’accès maritimes pour les pays enclavés d’Afrique de l’Ouest.
Le prêt est réparti comme suit : 55 millions d’euros de la Banque africaine de développement et 25 millions d’euros du Fonds Africa Growing Together, un fonds spécial soutenu par la Banque africaine de développement et la Banque populaire de Chine.
« Cet investissement renforce les opérations du groupe bancaire au Bénin », a déclaré Joseph Ribeiro, directeur général adjoint pour l’Afrique de l’Ouest à la Banque africaine de développement. Le conseil d’administration approuve un investissement en capital pour le Bénin, car le port de Cotonou est une source majeure de revenus pour le pays. Grâce à l’expansion et à la réhabilitation de l’infrastructure, la capacité du port et son efficacité opérationnelle devraient s’améliorer de manière significative. »
Le financement du Groupe Bancaire permettra la construction d’un nouveau terminal à conteneurs (« T5 ») à l’Est du port et portera sa capacité jusqu’à 20 hectares dédiés au vrac et produits divers. Outre la création d’un point d’accès central équipé de portails automatisés, un parking pour poids lourds de 14 hectares sera construit sur le site de Zongo, qui sera équipé d’un système de gestion intégré et dématérialisé connecté aux bases de données du port et au guichet unique afin de faciliter la prise en charge rapide des marchandises. Cela réduira ainsi le temps de transit dans la zone portuaire à 2 heures et désengorgera le boulevard de la Marina, l’un des axes les plus importants de la ville de Cotonou. Il améliorera également les conditions de travail des conducteurs de poids lourds (sécurité, repos, etc.) et offrira un nouvel espace de travail aux services douaniers et à leur partenaire technique au Bénin.
Les travaux devraient durer trois ans.
Le Centre mondial sur l’adaptation, par le biais du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, a utilisé des analyses climatiques avancées qui ont identifié et mesuré l’impact des risques climatiques physiques sur les investissements. Il a également fourni des évaluations complètes des risques climatiques ainsi que des options d’investissement judicieuses pour améliorer l’adaptation et la résilience. Ces mesures visent à protéger les investissements des effets négatifs des risques climatiques physiques.
Le gouvernement du Bénin bénéficiera des retombées du projet, grâce à l’amélioration des recettes fiscales et des dividendes perçus. Le projet bénéficiera également à la main-d’œuvre, notamment pendant la construction, ainsi qu’aux opérateurs et utilisateurs du port (propriétaires de camions, chargeurs de navires).
Le port autonome de Cotonou est un port de transit qui accueille en moyenne 80 à 90 navires de commerce par mois. Il assure 90% du commerce international du pays et 49% du trafic de transit à destination du Niger (37%), du Burkina Faso (4%), du Mali (3%) et du Nigeria (5%). Il sert jusqu’à 100 millions de consommateurs. En 2022, le port de Cotonou a traité 12,5 millions de tonnes de marchandises (5% de plus qu’en 2021), un chiffre qui devrait atteindre 23 millions de tonnes d’ici 2038.
Le projet s’inscrit dans le cadre du Document de stratégie pays 2022-2026 de la Banque pour le Bénin, dont le deuxième pilier met l’accent sur « le renforcement des infrastructures pour soutenir la production et la compétitivité économique ». Le projet est également aligné sur l’un des « High 5 » de la Banque, « Intégrer l’Afrique ».
Créé en 1964, le port autonome de Cotonou est un atout économique stratégique pour le Bénin. Il est exploité depuis 2018 par le Port d’Anvers-Bruges International pour une durée de trois ans renouvelable deux fois.