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Benjamin Hounkpatin sur la généralisation de l’assurance maladie au 1er janvier 2022 : « Le gouvernement est fortement engagé »

Afin de soulager les populations et de les aider à mieux se soigner, le gouvernement a envisagé de généraliser le volet assurance maladie du projet Arch du 1Et Janvier 2021. Dans une interview à une presse étrangère, le ministre de la Santé explique les détails de cette mesure et le mécanisme de sa mise en œuvre.

Que pouvons-nous apprendre de la politique de santé du gouvernement en général ?

Benjamin Hounkpatin : La couverture sanitaire universelle au Bénin est bien avancée. La première mesure phare que le gouvernement a dû mettre en place ces cinq dernières années est l’Arche (Assurance pour le renforcement du capital humain), dont le premier volet concerne l’assurance maladie. Nous avons déjà dû tester ce composant dans trois zones de santé. L’assurance maladie a donc permis de couvrir les extrêmes et nous sommes actuellement en train de passer à la phase de généralisation. Mais au-delà, le gouvernement avec le soutien de l’assemblée qui l’a votée a dû rendre l’assurance maladie obligatoire à partir du 1er janvier 2022. Cela garantira effectivement quelque chose de plus pour le panier de santé de base qui comprend les maladies les plus élémentaires que ce que les populations sont tenues de faire. connaissent un accès récurrent aux soins pour les populations quelles qu’elles soient et où qu’elles se trouvent.

S’agissant de l’assurance maladie obligatoire à compter du 1er janvier 2022, plusieurs personnes ont répondu qu’elles ne connaissaient pas les contours de cette mesure, qu’elles ne savaient pas vers qui se tourner. Pouvez-vous expliquer un peu comment cela va se passer?

Les contours sont en cours de définition par le gouvernement entre la loi et il y a un décret d’application qui va être adopté pour définir le panier de base, il est actuellement en cours. En plus de cela, il existe un comité interministériel qui travaille sur la question pour être opérationnel dès le 1er janvier, l’assurance maladie obligatoire. Outre les agents de l’Etat, les fonctionnaires du secteur privé, les retraités, le secteur informel, tout le monde sera obligé d’avoir cette assurance maladie obligatoire pour couvrir le panier de base. Pour plus de détails, ils auront le temps de l’avoir dans les semaines à venir.

Comment les travailleurs du secteur informel sont-ils contraints de souscrire une assurance maladie ?

Il existe plusieurs mécanismes qui sont déjà développés par d’autres entités, y compris des mutuelles avec des marchands et des artisans déjà organisés. Ce sont des questions d’actualité que nous abordons au niveau gouvernemental et auxquelles il sera répondu dans les semaines à venir.

Avez-vous une idée du coût pour un Béninois qui souscrira une assurance maladie ?

Nous aurons une idée du panier de base qui sera fixé. On devrait avoir une idée de ce panier de base avant même d’avoir le coût actuariel du panier de base.

Géographiquement, que fait le gouvernement pour s’assurer que tous les Béninois ont accès aux formations sanitaires ?

Le Bénin a une couverture en éducation sanitaire de plus de 94%. S’il est vrai que lorsque vous vous rendez dans certaines zones, la distance peut être un peu plus longue que dans d’autres, la couverture sanitaire globale n’est pas mauvaise du tout.

Y a-t-il des déserts médicaux au Bénin ?

Les déserts médicaux sont vraiment quelque chose qui est commun à tous les pays. Quand on prend la région du nord du pays, il n’y a pas beaucoup de ressources humaines qui s’y rendent et aujourd’hui on est en train de trouver des moyens de pouvoir motiver les ressources humaines à y aller.

Comment l’Etat béninois finance-t-il ces mesures ?

C’est une question récurrente dans tous les pays, mais le gouvernement est fortement engagé. Tout est une question de volonté politique. D’énormes investissements sont consacrés au secteur de la santé à la fois par rapport à ses ressources propres dans le budget national, mais aussi avec l’appui des partenaires techniques et financiers.

Les Béninois disent que se faire soigner est encore très cher, parfois ils doivent abandonner ce traitement. Que vas-tu leur dire ?

Le traitement ne peut pas coûter cher car la santé n’a pas de prix et c’est pourquoi les initiatives qu’il faut mettre en place doivent déjà empêcher l’arrivée de la maladie et quand la maladie se manifeste, il faut pouvoir s’en occuper et c’est l’essentiel de ce que nous voulons mettre dans l’assurance maladie universelle pour que, lorsque les maladies arrivent, le béninois moyen ne se pose pas de questions sur la façon dont il va se soigner lorsqu’il sera dans les centres de santé.

Entretien RFI

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