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Les directeurs du PAM dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre s’inspirent de l’expérience béninoise

La rencontre régionale du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour l’année 2023 organisée au Bénin a permis de partager l’expérience de réussite du pays dans la mise en œuvre de son Programme d’Alimentation Scolaire. Plus de cinquante participants ont assisté à cette session, dont 19 représentants du PAM d’Afrique de l’Ouest et du Centre, du personnel technique du Bureau régional du PAM au Sénégal et du Siège en Italie.
A l’occasion de la rencontre régionale du Programme Alimentaire Mondial (PAM) tenue à Cotonou, le Ministre d’Etat Monsieur Abdoulaye Bio Tchané, accompagné de ses collègues de l’Enseignement Maternel et Primaire, de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, a retracé le parcours du Bénin en ce qui concerne la cantine scolaire.

« Je tiens à rappeler que le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégrée (PNASI) est une bouffée d’oxygène non seulement pour les écoles béninoises, mais aussi pour les collectivités locales où les parents sont désormais libres de mener à bien leurs activités sans se soucier des déplacements de leurs enfants. enfants pendant les pauses puisque leurs repas sont garantis », a déclaré le ministre d’État à l’ouverture de la réunion semestrielle des directeurs du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. .

Selon Bio Tchané, plusieurs facteurs ont conduit à la création du PNASI. En effet, face aux nombreux défis révélés par les différents diagnostics du système éducatif béninois en 2016, dont, entre autres, la pauvreté et l’insécurité alimentaire affectant la qualité de l’éducation des enfants scolarisés dans les zones défavorisées ou en situation de pauvreté, le gouvernement du Bénin a opté pour des réformes profondes et courageuses.
Ainsi, à travers son programme d’action, il a inscrit le PNASI parmi les projets phares, en confiant ses opérations au PAM. « L’occasion est donc propice pour saluer et remercier une nouvelle fois le Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour son expertise mise en place et son appui sans cesse renouvelé aux côtés du Gouvernement du Bénin, notamment dans la gestion du Programme National Intégré d’Alimentation Scolaire ( PNASI) au Bénin », a déclaré le ministre d’État, avant d’ajouter : « De tous les programmes du gouvernement, le programme des cantines scolaires est celui qui est le plus apprécié par la population. D’ici un an, si tout va bien, nous atteindrons l’universalité ».
PNASI en chiffres !
Le gouvernement béninois a décidé d’allouer davantage de moyens aux cantines scolaires pour couvrir au moins 31% des enfants scolarisables (1 enfant sur 3) et leur fournir un repas chaud chaque jour d’école. Cela représentait à l’époque près de 7 milliards de francs CFA annuels, soit 6 à 7 fois le budget précédent (contre une moyenne de 1,5 milliard de budget annuel avant 2016). Parallèlement, compte tenu de l’efficacité du programme et pour répondre aux questions de gouvernance et d’apprentissage, un partenariat avec le PAM a été choisi pour son fonctionnement. Les résultats encourageants, grâce à l’expérience du PAM, ont conduit à la décision de franchir une nouvelle étape en 2018 et de passer de 1 enfant sur 3 à 2 enfants sur 4, portant le taux de couverture à 51% et le budget à près de 15 milliards. francs CFA par an. Le succès de la collaboration avec le PAM a été formidable. Le besoin s’est fait sentir d’aller plus loin en 2021, soit à 3 enfants sur 4, portant ainsi le taux de couverture à 75% à la rentrée 2021-2022.
« Ce sont environ 1 200 000 enfants qui reçoivent un repas chaud chaque jour d’école dans toutes les communes du pays. », a soutenu le ministre Salimane Karimou de la Maternelle et de l’Enseignement primaire et confirmant que la « couverture à 100% est quasiment engagée » et sera effective dès la rentrée 2023-2024.
Un programme à fort impact !!!
L’évolution du taux de couverture de 17% au démarrage du programme des cantines scolaires à 75% fait du Bénin un modèle inspirant pour les autres pays et « c’est une réussite que nous partageons avec le PAM », a déclaré le ministre Abdoulaye Bio Tchané car le privilège du gouvernement partenaire de cette initiative est le Programme alimentaire mondial. Ce succès se voit principalement à travers les nombreuses évaluations réalisées et qui révèlent que les écoles bénéficiant de ce programme connaissent une amélioration de leur niveau de performance par rapport aux écoles qui ne sont pas encore couvertes. Les repas scolaires ont contribué à accroître la scolarisation et la rétention. Par ailleurs, le modèle béninois d’alimentation scolaire, considéré comme un filet de sécurité sociale, est un vecteur de développement du capital humain national.
La particularité du programme du Bénin réside, entre autres, dans son aspect intégré portant sur la prise en compte de l’agriculture, du petit élevage, de la santé, de l’hygiène, etc. autour des cantines scolaires. Les avantages de sa mise en œuvre sont innombrables. Ainsi, la nutrition scolaire est un intrant essentiel pour une éducation de qualité des enfants à travers l’amélioration du taux de rétention et du niveau d’amélioration des acquis scolaires.
« Au-delà du repas, le PNASI est aussi un outil de développement communautaire (…) », a indiqué le ministre d’Etat.

Les directeurs de pays du PAM et d’autres dirigeants présents à la réunion de Cotonou ont admiré l’engagement du gouvernement à investir dans le programme d’alimentation scolaire, qui sert de porte d’entrée à la production locale et à l’économie. Pour la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, les leçons tirées du voyage du Bénin peuvent servir de catalyseur pour inspirer d’autres pays.
« Sans grande modestie, je voudrais dire que nous pouvons considérer le programme d’alimentation scolaire du Bénin comme un exemple régional et mondial. Quand on met tous les facteurs ensemble, à savoir l’engagement du gouvernement en termes financiers, la production locale intégrée, le rôle des communautés (…) c’est un exemple qui peut être cité globalement », a déclaré Ali Ouattara, Représentant résident du PAM au Bénin.
Quant au ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, il a reconnu l’amélioration de la production locale grâce à la mise en œuvre du programme. Les achats locaux par les petits producteurs étant un aspect crucial du PNASI, il salue les efforts du PAM en ce sens et espère que toute la nourriture destinée aux cantines sera par la suite achetée localement. « Nous voulons manger ce que nous avons produit. », a déclaré Gaston Dossouhoui.
Très étonné, le directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Chris Nikoi, a annoncé que des discussions étaient en cours avec la CEDEAO pour organiser une conférence internationale sur le programme des cantines scolaires afin de partager l’expérience béninoise. « Le Bénin a quelque chose à changer dans notre région », a-t-il conclu.
Le ministre d’État chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, a conclu en assurant la volonté du Bénin de partager son modèle avec les pays frères et amis qui en font la demande. Car, selon lui, c’est un investissement dans le capital humain et dans l’avenir des ressources humaines de notre continent. L’engagement du Bénin s’est également traduit par l’adoption en conseil des ministres, mercredi 26 avril 2023, du projet de loi sur la nutrition scolaire afin de pérenniser les résultats du programme à travers un cadre légal, institutionnel et réglementaire approprié.

Prolongation JM

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