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Michel Sonon, diplomate : « Cette réforme est muette sur les points fondamentaux »

« La Conférence des forces vives de la Nation avec l’avènement de la Constitution de 1990 a certainement permis de créer un climat serein caractérisé essentiellement par le vent de la démocratie. La preuve en serait donc la séparation des pouvoirs, l’organisation d’élections libres, l’alternance du pouvoir. Cette liberté, née avec la première loi fondamentale, a fait naître la volonté de diriger le pays sans avoir au préalable créé un parti national avec un calendrier et des objectifs précis. D’où la création des mouvements de circonscription qui avaient pour objectif de fusionner avec d’autres plus grands, soit en coalition, soit en alliance pour les échéances électorales. Avec un record de plus de 200 partis politiques, la vie politique béninoise peine à participer, à contribuer efficacement à la gestion rationnelle des affaires publiques.

De 1990 à 2016, les résultats sont mitigés. Dans la dynamique de la mondialisation et de la globalisation, il fallait trouver le moyen d’élever le Bénin au titre de grandes nations en matière politique. C’est ainsi que Son Excellence le président Patrice Talon a été le seul à diagnostiquer le mieux ce secteur pour identifier ses défauts. Pour y remédier, une loi a été déposée à l’Assemblée nationale. C’était le projet de loi pour la réforme du système partisan.

On peut sans doute citer les mérites de cette réforme qui sont, entre autres, l’abolition des partis sans portée nationale, l’élargissement et la représentativité des blocs au niveau national grâce à la fusion de mouvements politiques favorables à une , détails, financement des partis politiques, efficacité des formations politiques initiées par les blocs, fonctionnement des partis avant, pendant et après les élections, etc.

Malgré ces mérites, il est important de souligner que cette réforme est en réalité muette sur des points fondamentaux de la vie politique.

En fait, l’application du nouveau système partisan suggère que nous nous dirigeons tout droit vers un bipartisme voilé sous le nom de blocs. Déjà, quand on fait une comparaison entre l’ancienne Charte et la nouvelle, on se rend compte que la nouvelle Charte n’a pas décidé de la transhumance politique. Cela justifie la prostitution (les mutations) que l’on observe au sein des blocs. Il s’agit donc d’une imprécision juridique. Même si en droit des contrats le silence d’une partie implique son « oui », la nouvelle Charte doit être prononcée pour éviter des changements qui pourraient fragiliser les parties. Ensuite, l’imprécision des institutions compétentes pour apprécier en cas de dérogation à l’application de la nouvelle Charte.

Nous savons tous que le Bénin est un pays où la population est essentiellement jeune. Ainsi se chante-t-on que la jeunesse béninoise est le fer de lance du développement de notre pays. D’où la nécessité d’inculquer à ces jeunes un savoir qui porte les fruits d’une nouvelle gestion centrée sur l’intérêt général issu d’une organisation et le respect des principes de son appartenance politique. La nouvelle Charte, qui fait l’objet de notre analyse, n’a pas mis en évidence l’existence d’une idéologie au sein des partis politiques béninois. Malgré les années, la confusion entre une idéologie et la nature des alignements politiques continue de prévaloir.

L’idéologie est l’ensemble cohérent de dogmes ou de doctrines dans un ou plusieurs domaines tels que la société, la politique, l’économie, la morale, la spiritualité ou la religion…

Il s’agit cependant d’un système partageable, qui peut servir de base théorique à une réorganisation totalitaire de la société. Principes de base sur lesquels reposent une stratégie et des plans d’action. A laquelle tous les membres dudit sujet doivent respecter et appliquer des obligations quelle que soit la nature des intérêts en jeu.

Je me permets de dire que le seul régime qui ait vraiment connu une idéologie est le régime du marxisme-léninisme.

Bref, nous comptons sur le sens d’analyse de nos pères pour retrouver les points fondamentaux qui ont été ignorés pour être pris en compte dans une éventuelle relecture ou modification des lois portant réforme du système partisan béninois.

Merci « 

Michel Sonnon

Diplomatique

Vice-président de M.

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