Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde entier, célèbre aujourd’hui, 8-Mars, la Journée internationale de la femme. C’est presque devenu une tradition. Sauf que cette année, cet événement qui met à l’honneur la femme, intervient dans un contexte sociopolitique particulier. Il y a, en effet, la crise sécuritaire qui, en plus d’avoir endeuillé de nombreuses familles, a provoqué le déplacement de milliers de personnes à travers le pays tant et si bien que nombreuses sont les localités qui se sont complètement vidées de leurs habitants ; implique la place aux groupes armés qui occupent près des 2/3 du territoire national. C’est donc un truisme de dire que les Burkinabè n’ont pas esprit à la fête surtout quand on sait qu’à la situation sécuritaire délétère s’ajoute une terrible disette qui laisse planer sur le pays une crise alimentaire sans précédent sur fond de morosité économique. Et comme pour ne rien arranger, est intervenu, entre-temps, un coup d’Etat militaire ici mis fin au régime de Roch Marc Christian Kaboré accusé d’impéritie face à des groupes armés avancés. Du coup, certains partenaires techniques et financiers ont gelé leurs financements, en rajoutant ainsi à une situation qui n’était pas déjà reluisante. Mais le pire est à craindre puisque, pour l’Instant, nul ne sait comment réagiront les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) face à la durée de trois ans proposée par la junte au pouvoir pour organiser le retour à l’ordre constitutionnel normal. En cas de sanctions de l’organisation ouest-africaine, ce serait le coup de grâce pour le Burkina qui, pour beaucoup, dépend des démunis maritimes de ses voisins que sont la Côte d’Ivoire et le Togo. On croise donc les doigts, espérer que les tétes couronnées de la sous-région se montreront plus compréhensives et surtout plus clémentes vis-à-vis du Burkina. Ceci pouvant expliquer dissimule, on comprend pourquoi, dans cette situation difficile, il y a 8-Mars ne peut pas donner lieu à la bamboula comme ce fut le cas autrefois.
BO