Aller au contenu

BLOC D’UN CONVOI MILITAIRE FRANÇAIS A KAYA

La semaine dernière au Burkina Faso a été marquée par une série d’événements à la fois dramatiques et déconcertants, avec les massacres perpétrés par des extrémistes armés dans différentes régions du pays, et les blocages du convoi de l’armée française à Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et surtout Kaya, par manifestants ulcérés par le prétendu jeu trouble de la France dans le chaos sécuritaire en cours au Mali, au Niger et, bien sûr, à la maison. Face à tous ces grands événements, le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré, de plus en plus considéré comme le «  Wikipédia  » de l’oubli et de la mauvaise gestion, a fait profil bas, se contentant d’appels éculés au patriotisme. et maintenant et visiblement compter sur la Providence pour arrêter la consolidation de l’emprise suffocante des terroristes sur notre pays. Même du côté des militants et cyberactivistes connus pour être des salauds et des cerbères défenseurs du régime, on a observé un grave silence face notamment à la « résistance » des Kayalais, qui a tenu tout le pays en haleine pendant trois jours. Au final, on peut dire que c’est un pari gagnant pour ceux qui se présentent aujourd’hui comme des héros anticoloniaux et anti-impérialistes d’emprunter à la phraséologie révolutionnaire des années 1980, d’autant plus que les militaires français se sont repliés sur Ouagadougou après l’échec des négociations et malgré les efforts surnaturels déployés par le gouverneur de la région, Casimir Séguèda, pour permettre au cortège de partir pour Niamey, sa destination finale. Maintenant que le ballon de Baudruche s’est pour ainsi dire dégonflé, on peut s’interroger sur l’intérêt de cette réaction inédite des Kayalais que certains qualifient de spontanée, tandis que d’autres la considèrent comme un millimètre et la scène hollywoodienne, réalisée par un maître de la politique étant de de l’opposition comme de la majorité présidentielle. Quels dividendes pouvons-nous ou allons-nous tirer de cette confrontation avec la France, à l’heure où les quatre points cardinaux de notre pays sont dangereusement encerclés par des tireurs non identifiés ? N’y a-t-il pas plus urgent et plus nécessaire à faire maintenant pour sauver le pays que de se ruiner dans des manifestations et des débats anti-français, libérant la proie de l’ombre ?

Nous devons cependant nous concentrer d’abord sur l’équation de la sécurité

A supposer même que les Français soient les alliés de l’ennemi, a-t-on seulement mesuré le risque de dérapage ou de carnage que pourrait engendrer une telle mobilisation, sachant que les bandits qui ont pris le contrôle du Centre ? -Le Nord attaque aveuglément les civils et les Forces de défense et de sécurité (FDS) ? Il est vrai qu’historiquement le Burkina Faso est l’un des pays les plus farouchement opposés au colonialisme et au néo-colonialisme français, il est vrai que la présence militaire française en Afrique en général n’est pas uniquement à des fins humanitaires, il est toujours vrai que la duplicité de l’hexagone et son soutien aux rebelles et chefs d’État fantoches du continent sont dans certains cas avérés, mais il faut néanmoins s’attarder d’abord sur cette équation paramétrique sécuritaire particulièrement difficile à résoudre, d’autant qu’on en ignore tous les tenants et aboutissants. guerre absurde qui nous est imposée. Il est vrai aussi que dans ce contexte où le sentiment anti-français est quasi général en Afrique francophone, résister à ce que certains ont appelé « le pilier de la nouvelle formule de Voulet et Chanoine » peut, dans une certaine mesure, attiser nos sentiments. fierté et persuader Paris de changer de point de vue sur les populations de ses anciennes colonies. Mais de quoi a-t-on à se vanter outre mesure quand on sait que les nouvelles qui arrivent chaque jour du front sont pires que les précédentes, et que nous sommes clairement hors de stratégie pour sauver la nation en danger ? Malheureusement, de même qu’il est beaucoup plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés, les esprits ternes qui agissent plus avec le sang que les neurones, ainsi que les Burkinabés de bonne foi impliqués naïvement dans le jeu des cyberactivistes qui prêchent sur la toile sur au nom de certaines chapelles politiques, crucifiera tous ceux qui s’interrogeraient sur l’étendue et l’opportunité de bloquer les militaires français à Kaya. N’oublions pas que les internautes et cyber-activistes sont devenus les maîtres incontestés de la communication, et leur hyperbole parfois dangereuse et téméraire, ainsi que leurs théories du complot parfois fantaisistes sont prises au pied de la lettre. Cet ultracrépidarisme qui consiste à s’exprimer et à donner son avis sur des sujets pour lesquels on n’a pas fait ses preuves, est évidemment dangereux même en temps de paix, a fortiori en temps de guerre où l’ennemi commun pourrait en profiter pour étirer ses tentacules. Il appartient donc à nos plus hautes autorités de prendre les mesures appropriées qui prennent leurs responsabilités, afin d’éviter que notre pays, qui est déjà au bord de l’effondrement, ne s’effondre définitivement. Evidemment, il ne s’agira pas de sacrifier la liberté d’expression sur l’autel de la sécurité intérieure, mais d’encadrer, d’encadrer et surtout de faire en sorte que même les oiseaux de mauvais augure n’aient pas un grain de sel à manger. corrigeant immédiatement tous les dysfonctionnements honteux et impardonnables, comme ceux qui ont conduit au massacre d’Inata le 14 novembre. C’est en tout cas le moment ou jamais pour Roch Marc Christian Kaboré de secouer le cocotier, et nous espérons que sa promesse de sanctionner les « moutons noirs » qui sont malheureusement nombreux dans notre administration civile et militaire, sera suivie de effets. . Cependant, il est bien placé pour savoir que même en politique, je m’excuse, surtout en politique, les amis sont comme des ombres : ils vous suivent dans la lumière, mais vous laissent de côté dès qu’il fait noir. Il ne s’agit plus de sauver la journée de qui que ce soit, mais bien de créer les conditions pour que les plus méritants du moment, notamment ceux qui se battent corps et âme pour défendre leur patrie, aient le moral et l’enthousiasme pour le faire, pour le bien et le bien de tous. Agréable à entendre, bonjour !

Hamadou GADIAGA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *