Conformément à l’article 6 de la Constitution, le Premier ministre Lassina Zerbo a jusqu’au dimanche 9 janvier 2022 pour formuler la Déclaration de politique générale. « Dans les trente jours qui suivent sa nomination, le Premier ministre fait une déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Cette déclaration est suivie de débats et donne lieu à un vote. L’adoption de cette déclaration vaut investiture. Si la déclaration de direction générale n’obtient pas la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, le Président du Faso met fin aux fonctions de Premier ministre dans un délai de huit jours. Nommer un nouveau Président du Conseil, conformément aux dispositions de l’article 46 ».
En attendant, Lassina Zerbo se fait plus ou moins discrète depuis sa nomination le 10 décembre. Hormis deux communiqués officiels (le 24 décembre aux déplacés internes de Kaya et le 31 du même mois aux blessés des attentats terroristes), le Premier ministre Lassina Zerbo semble concentré sur ce qu’il offrira à nouveau aux Burkinabè.
Les Burkinabè, en effet, ont déjà beaucoup écouté et entendu. Roch Marc Christian Kaboré leur a assez dit ce qu’il allait faire. Son dernier message à la nation, à l’occasion du nouvel an, est revenu sur presque toutes les questions qui « polluent le quotidien des Burkinabè ». Par ailleurs, on se demande ce que son Premier ministre, qui devrait mettre en œuvre son programme présidentiel, en dira de plus ou de nouveau. Comme la Déclaration de politique générale mérite d’être investie, Lassina Zerbo est obligée de la faire. En d’autres termes, ce sont les députés qui lui donneront la décharge dont il a besoin pour mener à bien sa mission. Car c’est à eux de l’habiller en « guerrier » qu’il doit être, de combattre les maux qui minent le développement du Burkina Faso.
Que ce soit dans la forme ou sur le fond, Lassina Zerbo doit faire la différence. Ne serait-ce que compte tenu du contexte sanitaire et précaire, fait d’inquiétudes, d’angoisses et parfois de découragement, dans lequel vit une grande partie des Burkinabè. De leur côté, les députés européens doivent, au moins pour une fois, être à la hauteur des attentes. Car un discours de politique générale n’est pas un discours sur l’état de la nation. Par ailleurs, si quelqu’un peut continuer à croire et à affirmer que le Premier ministre ne connaît pas la réalité du pays, les services techniques du Premier ministre, les ministères et l’administration publique ne sont pas étrangers aux problèmes des Burkinabè. Il faut donc, de part et d’autre, aller à l’essentiel et éviter les déclarations démagogiques, populistes et parfois vantardes qui n’apportent rien aux Burkinabè. Après tout, les préoccupations des Burkinabè sont bien connues. Ce qui les inquiète, ce sont les solutions. A court, moyen et long terme.
Dabaoué Audrianne KANI