Un document confirme la demande de départ de l’armée française
Le Burkina Faso a exigé le départ des troupes françaises de son territoire dans un délai d’un mois, selon une lettre des autorités de Ouagadougou transmise dimanche à l’AFP par une source diplomatique.

Ibrahim Traoré le 15 octobre 2022 à Ouagadougou.
AFP
Dans cette lettre du ministère burkinabé des Affaires étrangères, adressée aux autorités françaises et datée de mercredi, Ouagadougou « dénonce et résilie dans son intégralité l’accord » du 17 décembre 2018 « relatif au statut des forces armées françaises intervenant » dans le pays.
« Compte tenu du délai de préavis d’un mois imposé par l’accord précité en cas de dénonciation, le ministère burkinabé des Affaires étrangères apprécierait qu’une diligence particulière soit apportée au présent dès réception », peut-on lire dans le document. La source diplomatique burkinabé n’était pas en mesure de confirmer dimanche si Paris avait accusé réception de la lettre.
Interrogée, la présidence française a déclaré qu’elle attendait la confirmation de la position burkinabé au « plus haut niveau ».
Attention
Le président français Emmanuel Macron a déclaré dimanche après-midi qu’il attendait une « clarification » du Burkina Faso sur une éventuelle demande de départ des troupes françaises stationnées dans le pays d’ici un mois. Il a déclaré qu’il attendait que le président de transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, « s’exprime », en appelant à la « grande prudence », lors d’une conférence de presse à Paris.
Une source proche du gouvernement burkinabé a déclaré samedi à l’AFP que les autorités avaient demandé « le départ des soldats français dans un bref délai », confirmant une information de l’Agence d’information burkinabé (AIB).
La France, ancienne puissance coloniale, est contestée au Burkina Faso depuis des mois. Plusieurs manifestations, dont la dernière date de vendredi, ont eu lieu à Ouagadougou pour exiger le retrait de la France du pays sahélien, qui accueille un contingent de près de 400 forces spéciales françaises, la force « Sabre ».
Collaborations diversifiées
Depuis leur arrivée au pouvoir en septembre lors d’un putsch, le deuxième en huit mois, le capitaine Traoré et son gouvernement ont montré une volonté de diversifier leurs partenariats, notamment dans la lutte contre le djihadisme qui sévit dans le pays depuis 2015.
Parmi les nouveaux partenaires envisagés par Ouagadougou, la question d’un éventuel rapprochement avec la Russie est régulièrement évoquée. « La Russie est un choix raisonnable dans cette dynamique » et « nous pensons que notre partenariat doit être renforcé », a souligné le Premier ministre burkinabé Apollinaire Kyélem de Tembela la semaine dernière après une rencontre avec l’ambassadeur russe Alexey Saltykov. Début décembre, il a effectué une visite discrète à Moscou.
AFP
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