Quinze civils tués dans une attaque djihadiste
L’est du pays est la proie d’attaques régulières, causant plus de 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Familles déplacées fuyant les attaques djihadistes dans le nord et l’est du Burkina Faso, à Gampela, près de Ouagadougou, le 6 octobre 2022.
ISSOUF SANOGO/AFP
Une quinzaine de civils ont été tués mercredi dans une attaque menée par des jihadistes présumés dans l’est du Burkina Faso, ont indiqué à l’AFP des sources sécuritaires et locales, évoquant un « départ massif » d’habitants fuyant les incursions des groupes armés.
« Des terroristes ont mené une attaque tôt ce matin à Sorgha », une localité proche de Bogandé, chef-lieu de la province de la Gnagna, dans l’est du pays, « qui a coûté la vie à une quinzaine d’habitants, dont des femmes », a déclaré à l’AFP un responsable local. « Les assaillants, qui ont attaqué le village aux premières heures de la matinée sur des motos, ont également blessé plusieurs personnes qui ont été évacuées à Bogandé », a ajouté la même source.
Un autre habitant de la localité a confirmé que le bilan est « d’une quinzaine de morts », et a précisé que « les terroristes ont également incendié des maisons et des épiceries avant de disparaître ». Depuis ce matin, les habitants de Sorgha ont commencé à fuir vers Bogandé, tout comme ceux de Nindangou, un village voisin, « qui connaît un exode massif de ses habitants par crainte d’une attaque », a-t-il ajouté.
L’attaque a été confirmée par des sources sécuritaires, qui ont déclaré que « des opérations de sécurité sont en cours » dans cette zone de l’est du pays, qui a été « particulièrement visée ces derniers jours par des incursions de groupes armés ».
Plus de 10 000 morts
Au moins 71 hommes, dont 31 soldats et 40 auxiliaires civils de l’armée, ont été tués lundi dans trois attaques menées par des djihadistes présumés, dont les deux plus meurtrières ont eu lieu dans la province du Centre-Nord, selon des sources de l’armée et de la sécurité.
Le Burkina Faso, plongé dans une spirale de violences jihadistes depuis 2015, est dirigé depuis fin septembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État, le deuxième en huit mois.
Samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans une dizaine de villes du pays, dont Fada N’Gourma, la capitale de la région de l’Est, pour soutenir les autorités de transition et réclamer une nouvelle constitution.
Au cours des huit dernières années, les violences ont coûté la vie à plus de 10 000 civils et militaires, selon les ONG, et déplacé plus de deux millions de personnes.
AFP/Tamina Wicky
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