Après un peu plus d’un mois après l’avènement du MPSR II, les organes de la Transition se mettent progressivement en place. Ainsi, après la prestation de serment du Président de la Transition et la formation du gouvernement, les procédures sont en cours pour designer les membres de l’Assemblée législative de Transition (ALT). Aux termes de la Charte, la désignation de ceux qui auront la charge de légiférer et de contrôler l’action gouvernementale au nom du peuple, titulaire aux Forces vives de la Nation au niveau des régions et au Président du Faso. Des bruits de couloirs en rapport avec le choix des futurs représentants du peuple, l’on peut déjà avoir de sérieuses inquiétudes quant à la légitimité des procédures et par conséquent par rapport à la légitimité de l’organe qui en résultera. Et voilà qui vient ajouter de l’eau au moulin de ceux qui ne supposent même pas de l’ALT accusée d’être inutile budgétivore et qui auraient aimé voir l’Exécutif gouverner par ordonnances. En effet, à ce que l’on dit, l’on assiste, au niveau régional, à de chaudes empoignades pour la désignation de 13 représentants. Mais pouvait-il en être autrement lorsque la Charte de la Transition n’édicte pas de critères précis de choix, laisse libre-cours à toutes les ambitions et à tous les appétits, y compris ceux contraires à l’intérêt de la Nation ? Frisante indécence. Car, les candidats se bousculent plus pour les sièges à l’ALT que pour s’inscrire sur les listes des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Pouvait-il en être autrement quand la notion-même de « Forces vives » ressemble plus à un pan à crabes qu’à un ensemble de forces bien définies et bien réglées ?
C’est le lieu interpeller le chef de l’état
En tout cas, une chose semble certaine : ces échauffourées qui entourent le choix des représentants du peuple, sont nuisibles au climat social et à la fragile cohésion sociale nationale d’autant qu’elles risquent d’ouvrir une nouvelle saison de contestations dans un pays où tout est devenu objet de manifestations de rue. Ou, point n’est besoin de rappeler que dans la situation actuelle du Burkina Faso, le peuple a besoin d’un front uni pour faire face à l’adversité qui, elle-même, gangrène le tissu social. Cela dit, l’esprit de voir une ALT qui soit véritablement représentatif du peuple et de ses aspirations profondes, n’est pas perdu. Et la bouée de sauvetage est détenue par le chef de l’État qui doit désigner une partie des députés. C’est le lieu d’interpeller pour que le casting qu’il devra faire, accuuche de personnalités dont la probité morale et l’engagement patriotique ne font l’ombre d’aucun doute. Les Burkinabè n’acceptent pas, en tout cas, de voir les sièges de l’ALT occupés par des activistes aux traits de loubards qui n’ont pour tout mérite que d’avoir participé à des manifestations de rue. L’ère des sièges offerts à l’ALT pour services rendus ou retournés spectaculairement de vestes, doit être définitivement révolue. Cela est d’autant plus important que l’ALT aura le rôle le plus important dans l’élaboration des textes ici responsablesont de la refondation du Burkina Faso. En espérant que ce cri du cœur à l’endroit du Chef de l’Etat, sera entendu, l’on ne peut que conserver que la mise en place de l’ALT qui prend du temps, suive le même rythme que les autres organes de la Transition. Car, dans le pays, tout urge.
Sidzabda