L’Asecna, une organisation de gestion de l’espace aérien dans une grande partie de l’Afrique, a signalé aux autorités maliennes une violation de leur espace par un avion militaire français, a-t-on appris mercredi auprès des autorités aériennes maliennes.
Ce rapport rédigé mardi par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) pose la question de l’impact sur les opérations militaires françaises mais aussi internationales de la fermeture par le Mali de ses frontières aériennes (et terrestres), en représailles à sanctions similaires en Afrique de l’Ouest. Dans un communiqué publié mercredi soir, le gouvernement malien a indiqué avoir « dénoncé cette violation de l’espace aérien du Mali aux autorités françaises qui ont également accepté de soutenir les sanctions de la CEDEAO, notamment la fermeture des frontières terrestres et des vols en provenance de ses pays membres avec le Mali ». Le gouvernement malien « décline toute responsabilité pour les risques auxquels pourraient être exposés les auteurs de ces pratiques, en cas de nouvelle violation de notre espace aérien », ajoute le communiqué. La France, militairement engagée au Mali et dans le Sahel, mais aussi la force de l’ONU au Mali (Minusma) effectue en permanence des vols entre la sous-région et le Mali, pour le ravitaillement et les opérations. Interrogé par l’AFP, l’état-major français a déclaré que les vols militaires n’étaient pas affectés. La mission des Nations unies a indiqué à l’AFP que les opérations de la Minusma avaient pas touché jusque-là. Mardi, l’Asecna a informé l’aviation civile malienne qu’un Dans les transports, l’Airbus A400 avait violé le même jour l’ordonnance malienne de suspendre les vols entre les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cdao) et le Mali, indiquent des documents publiés sur les réseaux sociaux. Le directeur général des aéroports du Mali, le colonel Lassina Togola, a déclaré à l’AFP que les documents étaient authentiques. L’avion a fait l’aller-retour entre Abidjan (Côte d’Ivoire, près du Mali) et Gao (Mali), où l’armée française dispose d’une importante base, selon les documents. L’Asecna affirme qu’elle n’avait pas été informée auparavant du vol. L’appareil a contacté les centres de contrôle de Ouagadougou (Burkina Faso) et de Niamey (Niger) qui lui ont rappelé l’interdiction d’entrer dans l’espace malien, détaillent les documents. La Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Niger sont tous membres du conseil d’administration. L’appareil a interrompu les contacts avec les centres de contrôle et a poursuivi sa route, rapportent les fichiers de l’Asecna. Interrogé si cela signifiait que les vols militaires français mais aussi ceux de la Minusma en provenance des pays du Cdao étaient concernés par l’interdiction malienne, le directeur général des aéroports du Mali a répondu que « les frontières sont fermées aux pays du Cdao, donc ( .. .) l’avion ne peut pas venir au Mali en provenance de ces Etats ». ceux de la Minusma ont bénéficié d’une dérogation. Le CDA, entre autres mesures, a ordonné dimanche la fermeture des frontières de ses États membres avec le Mali pour sanctionner le projet de la junte de rester au pouvoir plusieurs années après deux coups d’État. En échange il a ordonné la fermeture de ses frontières. « Nous avons un statut juridique qui nous permet de nous déplacer et de faire un certain nombre de choses et nous ne doutons pas que les pays du Cdao qui ont fermé leurs frontières avec le Mali permettront les mouvements de continuer », a déclaré lundi à l’AFP le ministre français de l’Armement. « La mise en œuvre du mandat de la Minusma se poursuit sans interruption », a déclaré un porte-parole, Olivier Salgado. « Tous les acteurs impliqués coopèrent pleinement pour faciliter les opérations de la Minusma et de l’ONU sur le terrain », a-t-il ajouté. L’Asecna n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Plusieurs compagnies aériennes civiles de la région ont suspendu leurs vols vers le Mali