Deux ans après son apparition, le Covid-19 continue de se propager à travers le monde. Surtout avec ses variantes qui continuent de déranger les scientifiques. Comme la variante Omicron, la dernière découverte, à un rythme de propagation sans précédent au point d’obliger de nombreux pays occidentaux à revoir les mesures préventives pour tenter de lutter contre la maladie. Le continent africain, pour sa part, n’est pas épargné puisque de plus en plus de pays confirment la présence de cette variante même si la situation sanitaire est globalement loin d’être totalement sous contrôle, avec une forte augmentation de la maladie dans de nombreux pays. Burkina Faso, où au 29 décembre, la situation globale de la maladie montrait des chiffres cumulés de 17 632 cas pour 318 décès et plus de 600 cas actifs. S’il est vrai que l’on est encore loin des massacres de nombreux pays occidentaux dont les seules contaminations quotidiennes se comptent parfois par centaines de milliers, il reste encore de la place pour tirer la sonnette d’alarme pour inviter les Burkinabè à la vigilance lors de ces célébrations annuelles qui coïncident. avec la période de fraîcheur que l’on sait propice à la propagation de la maladie. Cette question est d’autant plus justifiée que derrière ces chiffres, la réalité est que la maladie gagne lentement et sûrement du terrain sans que les populations en aient vraiment conscience. Cela pourrait constituer un danger si cela devait favoriser la progression de la maladie. Un examen plus attentif des données montre en effet une augmentation des cas de décès, avec 134 décès enregistrés au cours des trois derniers mois, entre 1est Octobre et 29 décembre 2021. Alors que le pays est resté bloqué à 171 décès pendant près d’un mois, entre le 18 août et le 14 septembre 2021, avec des cas actifs qui ont parfois flirté avec le bas de l’échelle.
Le Burkinabè est de plus en plus témoin de cas de contamination de la part de parents ou d’amis
Quand on connaît la modestie de nos moyens techniques pour faire face aux situations d’urgence de masse, il faut prendre le taureau de la conscience par les cornes pour éviter d’ajouter la crise sécuritaire déjà avérée, une crise sanitaire grave qui compliquerait encore plus le quotidien des Burkinabè. . Dans cette lutte, le besoin le plus évident est de surmonter l’inconscience et le déni. Pour beaucoup de Burkinabè, en effet, la maladie Covid-19 est derrière eux. Et après les premiers instants de peurs et de confinement, en 2020, tout porte à croire que le Covid-19 ne fait plus vraiment peur aux Burkinabè. Comme si la crise sécuritaire avait fait oublier tous les autres soucis, beaucoup vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Les mesures barrières de base comme le port du masque et autres précautions de distanciation édictées par les autorités sanitaires ne sont plus respectées. Dans les lieux de rassemblement, les gens continuent de se saluer, de s’embrasser et de s’embrasser affectueusement pendant les célébrations. Pendant ce temps, les demandes de vaccination restent pratiquement inaudibles, de sorte que de nombreux Burkinabés sont encore dans le déni total de la maladie lorsqu’ils ne mordent pas dans les théories du complot. Pourtant, de plus en plus de Burkinabè sont témoins de cas de contamination de la part de parents ou d’amis. Et selon les témoignages, les conditions de quarantaine et de traitement sont très difficiles. C’est-à-dire si le Covid-19 est vraiment présent et tue au Burkina Faso. Pour cette raison, loin de jeter l’éponge et encore moins de baisser la garde, les autorités sanitaires devraient s’employer à reprendre le contrôle de la communication sur cette maladie, quitte à changer de stratégie pour mieux se faire entendre. C’est le lieu de saluer la contribution de tous ces leaders d’opinion qui s’emploient déjà à sensibiliser leurs compatriotes. Mais tout porte à croire qu’il en faudra beaucoup plus pour ramener de nombreux Burkinabés à la nécessaire prise de conscience. La balle est donc toujours dans le champ des autorités politiques et sanitaires, malgré les nombreux efforts déjà consentis sur le terrain.
Outélé KEITA