Très attendu ! C’est en ces termes que l’on peut qualifier le discours que le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO), a prononcé, le 19 avril dernier, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès à Yamoussoukro. À l’occasion, le numéro un des Ivoiriens a dressé un bilan économique très reluisant de son pays qui, dit-il, occupe la place qui est la sienne dans le concert des nations. Mieux, la Côte d’Ivoire si présente, et c’est peu de le dire, comme locomotive de la sous-région ouest-africaine. Sur le plan sécuritaire, ADO passe en revue ses compatriotes que tout va pour le mieux en Côte d’Ivoire. Même s’il est vrai que le pays a enregistré quelques incursions meurtrières, l’on peut dire que la situation, Globalement, est sous contrôle surtout quand on sait ce qui se passe dans certains pays voisins tels que le Mali et le Burkina Faso avec qui partagent la Côte d’Ivoire de très longues frontières. Mais ce qui aura le plus retenu l’attention des uns et des autres, à l’occasion de cette adresse solennelle du chef de l’État ivoirien devant les deux chambres réunies en congrès, a été la nomination de l’actuel gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Tiémoko Meyliet Koné, au poste de vice-président, et la reconduction dans la foulée, du Premier ministre sortant.
C’est à Tiémoko Meylet Koné que revient la lourde tâche d’assurer l’intérim en cas de vacance du pouvoir
Oui, la reconduction de Patrick Achi à la tête du gouvernement apparaît comme un non-événement, la nomination de Tiémoko Meyliet Koné, elle, une surprise plus d’un. Car, son nom n’apparaissait presque jamais dans les pronostics. ADO a pris de court bien des observateurs qui misaient sur certains hiérarques dans l’entourage immédiat du chef de l’Etat. Resté vacant depuis juillet 2020 suite à la démission de Daniel Kablan Duncan, le poste de vice-président est désormais donc occupé par un économiste présenté par ADO comme « un technocrate hors pair » double d’un « homme de consensus et de probité ». A 73 ans, c’est donc à Tiémoko Meylet Koné qui est certainement en train de faire ses valises puisqu’il était en poste à Dakar, que revient la lourde tâche d’assurer l’intérim en cas de vacance du pouvoir. Ce qui ne fait pas de lui d’office, le dauphin d’ADO à la prochaine présidentielle. Cela dit, pourquoi ADO at-il préféré Patrick Achi à la Primature qu’à la vice-présidence ? La question restait posée. Mais d’aucuns ont très vite franchi le pas en affirmant que le président Ouattara fait feu de tout bois pour que le pouvoir n’échappe pas à ceux du Nord dont il est lui-même issu. Or, Patrick Achi, quoi que réputé fidèle parmi les plus fidèles, n’est pas du Nord. Il est non seulement du Sud-Est, mais aussi un transfuge du PDCI / RDA de Henri Konan Bédié qui n’est plus en odeur de sainteté avec ADO.
BO