Le Burkina Faso a un nouveau Premier ministre (PM) depuis vendredi dernier, en la personne de Lassina Zerbo, responsable jusqu’en août dernier de l’interdiction des essais nucléaires, aux Nations unies. Sa nomination à ce poste intervient à un moment où la « terre des justes » est plus déconnectée que jamais, où les morts s’entassent et l’insécurité est omniprésente dans presque toutes les régions du pays, en raison d’attentats perpétrés par des groupes terroristes armés. Le président Roch Marc Christian Kaboré, dont le pouvoir ne cesse de s’effondrer depuis des mois, n’a eu d’autre choix que de limoger l’ancienne équipe gouvernementale dirigée par Christophe Dabiré, critiquée par l’opinion publique pour sa négligence et son inaction face aux incessantes déchaînements terroristes des groupes à l’intérieur du pays. . Mais à vrai dire, c’est le président du Faso lui-même qui était dans la ligne de mire, écrasé par une grande partie de son peuple suite à la faute inimaginable de la hiérarchie militaire ayant conduit 54 gendarmes au massacre du pays. le 14 novembre.
Sa virginité politique et son intégrité reconnue serviront d’armes sur ce vaste champ de bataille.
L’ancien premier ministre et son équipe ont alors servi de détonateur ou de paratonnerre au commandant en chef qui n’a pas hésité à les virer pour sauver sa tête. Sachant qu’un lifting du gouvernement ne suffira pas à apaiser les cœurs blessés de ses compatriotes, le président Kaboré a annoncé une série de mesures pour, d’une part, rétablir la confiance entre lui et son peuple, et d’autre part, reprendre les choses en main à tous les niveaux, en afin d’éviter un « Inata bis » qui serait fatal. La question était de savoir comment, dans ce landerneau politique burkinabè où les « mains propres » sont aussi rares que les larmes de chien, trouver la personnalité de confiance pour diriger le gouvernement, avec la fin du terrorisme au Burkina Faso comme objectifs prioritaires. , le retour des déplacés internes dans leurs villes d’origine et la fin du pillage des maigres ressources du pays par des agents corrompus de l’Etat. Tout un programme pourtant pas très simple à mettre en œuvre, que le président du Faso a remis à son nouveau et super-qualifié Premier ministre, avec obligation de résultat d’ici la fin de son mandat en 2025. Lassina Zerbo, avec son double chapeau de scientifique et de diplomate, il devra procéder très rapidement à une analyse non pas de la profondeur de la couche terrestre, mais des divers phénomènes qui minent le Burkina Faso et entravent son développement afin de trouver des solutions adéquates et consensuelles aux problèmes posés . Sa virginité politique et son intégrité, reconnues de tous, seront ses armes sur ce vaste champ de bataille où le président du Faso l’a engagé, et nombreux sont ceux qui se réjouissent d’avance d’un casting gagnant et se remettent à rêver une victoire imminente contre les forces. du mal.
L’opinion publique a des préjugés favorables à son égard
Il n’est pourtant pas impossible que le natif de Bobo-Dioulasso nous surprenne agréablement, d’autant qu’il aura sans doute plus de latitude que ses prédécesseurs, son patron à la présidence n’ayant visiblement pas été ravivé par ses angoisses et ses émotions depuis qu’il a vu son fauteuil devenir bancal avec les derniers événements dans le pays. Mais s’il a l’avantage d’être politiquement neutre et donc à égale distance des différentes chapelles, il aura besoin de la poigne et du soutien indéfectible de Roch Marc Christian Kaboré pour affronter les ultras du parti au pouvoir, qui risquent de ne pas voir ce saut en parachute d’un bon œil. , d’autant plus qu’elle pourrait leur voler la vedette en 2025, si, avec des moyens extraordinaires, elle réussit sa mission de pacifier le pays et de moraliser la vie publique. Déjà de la composition de son gouvernement on saura s’il est lui aussi un repoussoir ou s’il a vraiment le leadership nécessaire et la marge de manœuvre pour faire ce qu’on attend de lui, c’est-à-dire sortir le Burkina de l’enfer dans lequel des individus se sont précipités sans foi ni loi. Car c’est une chose d’avoir le profil technique ou académique du travail, une autre, plus difficile, est d’avoir un sens aigu des priorités dans ce pays en crise, d’avoir la capacité de gérer efficacement les ressources humaines et budgétaires notamment, et ne soyez pas comme Jupiter, qui parle beaucoup mais agit peu. On se souvient par exemple de l’immense espoir suscité chez les Maliens par la nomination de l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra à la présidence du Conseil des ministres le 17 avril 2012, mais dont le passage à la tête du gouvernement n’a malheureusement pas laissé de souvenir inoubliable à ses compatriotes. . Faute de tact et ignorant le fonctionnement de la politique et le fonctionnement de l’administration publique, il n’a pu empêcher le Mali de sombrer jusqu’à ce que, le canon dans la tête, il soit contraint de démissionner. Nous espérons que le Dr et Premier Ministre Lassina Zerbo ne tombe pas dans le piège du narcissisme, de la condescendance ou du compromis qui pourraient fatalement précipiter sa propre chute et peut-être celle de son patron, mais qu’il use de sa force pour aider le Burkina Faso à se relever. Chine. Le président du Faso s’est engagé, dans une interview à la presse nationale le 11 décembre dernier, à mettre en œuvre les mesures qu’il a annoncées au lendemain de la tragédie d’Inata, et à tous pour que la paix et la tranquillité reviennent au pays. C’est peut-être l’occasion pour Lassina Zerbo d’être projetée pour diriger le gouvernement à ce moment précis et d’entrer dans l’histoire de son pays par la grande porte, d’autant plus que l’opinion publique a des préjugés favorables à son égard et bénéficie du soutien constant du chef de l’Etat. État. On attendra les prochains mois pour voir comment il capitalisera sur tout cela et apprécier l’empreinte que ce beau géophysicien laissera sur les terres du Burkina Faso.
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