Tout le monde le savait mais il n’y avait rien d’officiel. Les élections présidentielles libyennes, prévues le 24 décembre, n’auront pas lieu. Elle a été reportée au 24 janvier 2022, un mois plus tard. C’est du moins ce qu’a proposé la Haute commission électorale libyenne (HNEC), après « consultation de rapports techniques, juridiques et sécuritaires ». Il appartient donc désormais au Parlement de s’employer à lever tous les goulots d’étranglement pouvant entraver le processus électoral. Réussira-t-il ? On attend de voir. Car la Libye, faut-il le rappeler, depuis la chute de Mouammar Kadhafi, est devenue un pays de non-droit où règne le chaos sécuritaire dû aux exactions des multiples milices armées qui contrôlent le pays. S’il est vrai que les deux principaux groupes armés rivaux de l’Est et de l’Ouest ont pour leur part signé un cessez-le-feu en octobre dernier, force est de reconnaître qu’il y en a d’autres qui ne comptent pas pour du beurre. Parmi ceux-ci figurent les miliciens armés qui, récemment, le 21 décembre, ont été déployés à Tripoli, faisant craindre une reprise imminente des combats dans un pays où la violence, depuis plus d’une décennie, est devenue le quotidien de la masse des populations. Pour cette raison, le report des élections présidentielles du 24 décembre n’a surpris personne. Nous avons vu les choses venir ; la situation ne se prêtait guère à l’optimisme.
La communauté internationale ne pourra rien y faire si les Libyens eux-mêmes ne font pas un saut patriotique
En effet, non seulement la liste définitive des candidats n’a pas encore été rendue publique, mais on se demande aussi comment dans ce chaos sécuritaire généralisé, les prétendants à la magistrature suprême pourront faire campagne. Cela signifie qu’au rythme où vont les choses, même l’échéance de janvier 2022 risque de ne pas être respectée si des mesures ne sont pas prises sur le terrain pour réduire le bras des milices armées, dont certaines, et c’est peu à dire, ne souhaite pas un retour à la normale. Ceci dit, il appartient à la communauté internationale, que l’on sait divisée sur la question libyenne par intérêt mutuel, d’accorder ses violons tant qu’elle voudra aider le pays de Kadhafi à reconquérir la place qu’est son propre concert des nations. Car, tant que la Libye restera un feu incandescent, les pays du Sahel, en l’occurrence le Mali, le Niger et le Burkina Faso, en ressentiront toujours les étincelles ; eux qui, depuis plusieurs années, sont entrés dans l’œil de la tempête terroriste. Evidemment, et il faut le souligner, la communauté internationale peut venir en aide à la Libye, elle ne pourra rien faire si les Libyens eux-mêmes ne font pas preuve d’un saut patriotique pour s’écarter. sillon. Et c’est là qu’il pince le pied quand on sait que certains acteurs politiques libyens sont les fauteurs de troubles, quand ils ne se posent pas en hommes de main des Occidentaux, augmentant ainsi la volatilité de la situation.
BO