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SANCTIONS DE LA CEDEAO CONTRE LE MALI : Quelles conséquences pour la lutte contre le terrorisme au Sahel ?

Alors que les tremblements de terre des sanctions de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) contre la junte militaire malienne n’ont pas fini de produire leurs effets émotionnels, de nombreuses questions continuent de soulever des interrogations et appellent des réponses adéquates. Parmi celles-ci, la question suivante : quelles sont les conséquences de ces lourdes sanctions de la CEDEAO contre le Mali, sur la lutte contre le terrorisme au Sahel ? L’enjeu est d’autant plus important qu’avec le Burkina Faso et le Niger, le Mali constitue aujourd’hui le trio infernal du Sahel lourdement martyrisé par les hordes sanglantes d’AQMI et du JNIM qui frappent indistinctement, d’un endroit à l’autre, sans tenir compte des frontières. Et avec l’isolement diplomatique et économique qui l’affecte aujourd’hui, on se demande si au-delà des récriminations que le Mali pourrait nourrir contre ses voisins de l’Est dans les sanctions prises collégialement à son encontre avec les autres États membres de la Communauté, la collaboration dans la lutte contre le l’hydre terroriste ne sera pas affectée. Il faut espérer que non.

La nécessité d’unir nos forces est essentielle dans la lutte contre le terrorisme

Car, il n’est dans l’intérêt d’aucun de ces pays d’essayer d’aller seul dans la lutte contre la pieuvre tentaculaire qui ne cesse de donner du fil à retordre même aux forces armées respectives de ces pays. coalition présente depuis de nombreuses années dans le pays de Modibo Kéita. C’est dire si, même si elle montre encore des limites, la nécessité d’unir ses forces est essentielle dans la lutte contre le terrorisme. Et c’est d’autant plus nécessaire qu’aucun de ces trois pays, pris isolément, n’est aujourd’hui capable d’affronter la bête sanguinaire. En revanche, nous avons pu observer des résultats significatifs dans les efforts conjoints, par exemple dans les opérations conjointes Tanli I et Tanly II entre les armées du Burkina Faso et du Niger qui avaient permis de neutraliser de nombreux terroristes. Des opérations que le Burkina Faso a également multipliées à des degrés divers avec la plupart de ses voisins le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Cela signifie qu’à l’heure où la tendance est de s’unir pour lutter contre le terrorisme, rien ne doit pouvoir détourner les dirigeants des pays du Sahel en général et des trois pays concernés en particulier de l’objectif commun. cette guerre asymétrique contre les forces des ténèbres. Surtout à l’heure où les efforts au niveau des trois pays se concentrent depuis plusieurs mois dans la zone des trois frontières où les forces du mal font preuve d’un activisme bien plus important. Alors pourquoi la lutte contre le terrorisme ne serait-elle pas ce fil d’Ariane qui permettrait de trouver le consensus nécessaire pour pallier une situation aussi embarrassante que pesante pour Bamako et la CEDEAO ?

Il est impératif de maintenir une bonne intelligence entre les troupes

En attendant, il y a des raisons de croire qu’il est dans l’intérêt des trois pays que de telles sanctions n’affectent pas négativement la collaboration dans la lutte contre le terrorisme. Personne ne gagne. D’autant plus que la fermeture des frontières n’arrêtera pas les mouvements des terroristes. Au contraire, ces derniers pourraient tenter de profiter de la situation en tentant de semer la zizanie ou en frappant d’un côté pour se réfugier de l’autre. C’est-à-dire si ces trois pays, ne sachant garder la raison en mettant en avant l’intérêt supérieur de la nation, pouvaient payer un lourd tribut, pour toute mésentente dans la lutte contre l’ennemi commun qui ne prétend pas créer des turbulences et des psychoses de la truie aux populations internes. Cependant, si l’un de ces trois pays, pour une raison ou une autre, renonce à croire qu’il peut nuire à l’autre, il se tirera sans doute une balle dans le pied, laissant un répit aux terroristes qui pourraient redevenir beaucoup plus forts. Qu’il suffise de dire que, malgré la situation difficile que traverse le Mali, il est impératif que ces trois pays entretiennent des relations bon enfant entre les troupes en attendant que les autorités maliennes de transition et la CEDEAO trouvent un terrain d’entente pour accorder leurs violons au grand bonheur des populations, sous peine de surprendre l’ennemi. C’est dans l’intérêt de tous. Et surtout la sécurité des populations au Burkina Faso, au Niger et au Mali.

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