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SOUTIEN À TOUT ET OFFRES DE SERVICES AU MPSR : La danse des vautours a commencé

Depuis le 24 janvier, date à laquelle le Mouvement patriotique pour la préservation et la restauration (MPSR) a déposé le président Roch Marc Christian Kaboré et pris le contrôle de l’État, messages de soutien, conférences de presse et autres déclarations de satisfaction ont inondé les médias. Certains prétendent soutenir les nouveaux maîtres du Burkina « sans hésitation ». D’autres expriment leur soutien alors qu’ils appellent à la vigilance. D’autres encore leur proposent leurs offres de services. Les auteurs de ces messages élogieux sont essentiellement des acteurs opérant dans le champ de la société civile et de la société politique. On ne peut qu’ouvrir une parenthèse pour se demander s’il existe encore une rupture nette entre ces deux entités au Burkina ; tant il y a confusion des rôles, sagement et consciemment entretenus l’un de l’autre. Cela dit, le droit des femmes et des hommes qui gèrent ces structures de s’exprimer sur le nouvel ordre politique et de s’engager à soutenir les nouvelles autorités du pays en leur offrant des services ne doit pas être nié a priori, à condition que leurs actions soient soutenues par des raisons liées à l’amour du pays. Mais nous n’avons pas à cacher notre visage. Pourquoi, on pourrait se risquer à dire que les Burkinabè qui ont encore cette qualité sont extrêmement rares. Et les faits sont têtus. De nombreuses organisations de la société civile et de nombreux partis politiques ont été créés dans ce pays, pour servir de tremplin à la réalisation d’objectifs matériels et égoïstes ignobles. Et pour atteindre ces objectifs, certaines personnes sont prêtes à s’asseoir sur leur conscience et à brûler le pays.

Le principe du volontariat peut être maintenu pour la création d’institutions

Et en revisitant l’histoire du Burkina Faso, on peut observer que ces structures détestées ont eu leur heure de gloire et leur printemps avec l’avènement de l’insurrection. Et ce sont eux, entre autres, qui ont contribué à tromper, pourrait-on dire, les aspirations à l’éclatement du peuple burkinabé en s’invitant, par tromperie, manipulation et chantage, dans les nouvelles institutions mises en place par la Transition de 2015. Ainsi, certains acteurs politiques et d’autres issus de la société civile ont fait fortune grâce aux « frais de mission » que leur ont versés leurs commanditaires politiques embusqués et aux émoluments relativement importants qu’ils ont reçus de l’État. Sous la transition, par exemple, chaque député a reçu plus d’un demi-million. La fin de la transition a marqué la fin des haricots (ou du gombo si vous préférez). Mais comme leur seul « boulot » est de monétiser leurs efforts, certains acteurs de la société civile ont fait des offres de services, les uns à la majorité présidentielle, les autres à l’opposition. Ce sont eux qui, pour le bien de la cause, sont passés maîtres dans l’art de l’invective publique, de la désinformation et du chantage. Et pour être honnête, ce « métier » nourrit son homme au Burkina. La preuve, parmi tant d’autres, c’est que certains conduisent des bus alors qu’officiellement ils n’ont pas de métier qui puisse leur procurer un revenu. Et il n’est pas rare de les voir tenir des conférences de presse dans des hôtels hors de portée du Burkinabè moyen. Chacun peut imaginer qui paie la facture. Pour cela les nouvelles autorités doivent regarder et voir ce qui est bon, pour distinguer le bon grain de l’ivraie face à la multitude d’organisations de la société civile et de partis politiques qui, aujourd’hui, dansent le ventre sur eux, pour ne rentrer que dans le leur. vous et, en retour, bénéficiez de dividendes. Tous ces gestes et clins d’œil se ressemblent, pourrait-on dire, au départ d’une danse de vautour, dans le secret espoir de tirer le meilleur parti de la nouvelle donne politique. Pour que tous ces ingénieurs du « mocré », c’est-à-dire de la nourriture et autres partisans de la devise « nourriture ou mort, nous mangerons », ne prennent pas en otage les institutions qui émergeront de la nouvelle donne politique, le MPSR pourrait suggérer que ils tiennent compte de leurs offres de services, mais évitent de leur donner des compensations financières ou des postes. Il ne faut surtout pas leur permettre d’accéder à des postes juteux dans une sorte de parlement comme celui que nous avons connu lors de la Transition de 2015.

De ce point de vue, le principe du volontariat peut être maintenu pour la mise en place des institutions d’une éventuelle Transition. Et puisque tous ces partisans du MPSR affirment agir par patriotisme, on peut supposer que le volontariat ne freinera pas leur enthousiasme et leur volonté de soutenir le MPSR. En tout cas, les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sont pratiquement, par endroits, à la pointe de la lutte contre le terrorisme. Et beaucoup ont déjà perdu la vie pour cela. En retour, cependant, ils reçoivent des bêtises. Leur sacerdoce et leur sacrifice doivent inspirer tous les Burkinabè en général et tous ces soutiens en cascade du MPSR en particulier, en ces temps difficiles pour le pays où la rareté des ressources s’ajoute à la crise sécuritaire.

Sidzabda

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