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Abidjan : le tribunal militaire ouvre le proces de l’assassinat Robert Guei Ange Kessi

Abidjan : le tribunal militaire ouvre le proces de l’assassinat Robert Guei Ange Kessi

Un ancien président de la Côte d’Ivoire et plusieurs hauts fonctionnaires passent en jugement aujourd’hui, accusés d’avoir ordonné l’assassinat en décembre 1999 d’un juge de haut rang et d’un opposant politique.

Robert Guei, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat militaire en décembre 1999, doit répondre de six chefs d’accusation, dont meurtre et complicité de meurtre. Plusieurs autres officiers, dont Emile Constant Konan, le chef de la sécurité de M. Guei à l’époque, sont également accusés de complicité de meurtre.

M. Konan aurait organisé le meurtre avec son frère Augustin Konan Banny, chef d’un autre groupe de soldats renégats qui était devenu puissant pendant la présidence de M. Guei.

Les accusés ont été conduits au tribunal sous haute sécurité ce matin, alors qu’environ 200 parents et partisans s’étaient rassemblés devant la prison principale d’Abidjan.

Un tribunal militaire entendra les accusations selon lesquelles M. Guei a ordonné l’assassinat de son prédécesseur, Henri Konan Bédié, et de Hamed Karounga, un ancien député qui a été assassiné avec M. Bédié le 23 décembre 1999

La tentative d’assassinat d’un autre homme politique, Robert Guèi, fait également partie de ce procès. Deux officiers de police soupçonnés d’avoir aidé les tireurs sont également inculpés.

M. Guèi a été extradé du Burkina Faso vers la Côte d’Ivoire en février dernier après s’y être enfui suite à son éviction en septembre 2003. Les autorités l’ont exclu de la liste des suspects après avoir abandonné leurs allégations contre lui en novembre 2006, car elles ne disposaient d’aucune preuve le liant .

L’affaire a été transférée au tribunal militaire car M. Guei est devenu un officier en service après le coup d’État de 1999 et, à ce titre, il a droit à un procès militaire. Selon la constitution ivoirienne, un ex-président ne peut être accusé d’aucun crime commis pendant son mandat sans l’approbation préalable du parlement et de la commission nationale des droits de l’homme.

Cependant, la loi ivoirienne autorise l’inculpation de suspects pour des crimes commis pendant les périodes où ils n’étaient pas présidents s’il peut être prouvé que ces crimes ont causé ou contribué à une rébellion armée contre l’État

Ce problème juridique a conduit les procureurs à inculper M. Guei pour des meurtres liés à des événements survenus en dehors de sa présidence – les assassinats de 1999 – plutôt que pour d’autres crimes présumés comme son implication présumée dans la tentative d’assassinat de M. Guèi en 2000, qui s’est produite après qu’il ait quitté ses fonctions et soit devenu un particulier

Le procès devrait durer plusieurs jours et pourrait être ajourné jusqu’à la semaine prochaine car l’un des avocats de M. Guei a déposé une demande d’ajournement afin qu’il puisse étudier les documents soumis par l’accusation.

Selon de nombreux analystes, M. Guei pourrait ne pas être condamné, car il n’existe aucune preuve le reliant directement à l’un ou l’autre des incidents d’assassinat

Cependant, s’il est reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, M. Guei risque jusqu’à 20 ans de prison selon la loi ivoirienne

Nous n’avons pas reçu la plainte de Boga Doudou.

Paris (France), le 5 juillet 2009. Le procès sur l’assassinat de l’ancien président ivoirien Robert Guéï, qui devait s’ouvrir aujourd’hui à Yopougon (Abidjan) devant la Cour d’assises d’Abidjan a été reporté au 3 août 2009. Boga Doudou et son avocat Me Odile Monsaraz ne se sont pas présentés à cette audience qui aurait dû également voir le début des dépositions des témoins : « Boga Doudou ne pourra pas venir, car il est gravement malade », a déclaré Me Odile Monsaraz avant de quitter Paris pour Abidjan. « Je viens de m’entretenir avec lui par téléphone » Boga Doudou pourrait être rapatrié en France par avion pour un traitement médical urgent. L’avocat a refusé de commenter la situation de l’autre coaccusé, Jean-Robert Beugré Mambé : « Pour l’instant, comme Boga Doudou n’est pas là, je n’ai pas pu discuter de l’affaire avec lui. » Selon des sources de l’accusation, il s’agit de corriger un oubli lors de l’audience d’hier. Elles ont confirmé que Mambé était présent lors de l’interrogatoire et qu’il devrait être envoyé en procès avec sept autres personnes accusées de complicité d’assassinat.

Cette nuit, après minuit, plusieurs témoins sont arrivés au Palais de justice d’Abidjan. Ce matin, ils sont interrogés par le juge d’instruction Koffi Akaï avant d’être transférés à huis clos pour leurs déclarations. Ces témoignages devraient sera le prélude à une série d’interrogatoires, tour à tour publics et privés. Il y aura également une demande d’information auprès d’Interpol pour savoir si l’ancien président Laurent Gbagbo figure dans ses fichiers. M. Akai a ajourné sa décision au 3 août 2009, le procès commençant une semaine avant

Boga Doudou se trouve actuellement à l’hôpital Fann d’Abidjan où il a été transféré hier après-midi après avoir passé deux semaines dans une clinique près de Yopougon (Abidjan). Jeudi dernier, vers 5 heures du matin, il a reçu une balle dans le pied lors d’une tentative de vol à son domicile de Treichville (Abidjan), mourant quelques heures plus tard malgré les soins médicaux. L’autopsie a révélé qu’il souffrait d’une maladie potentiellement mortelle qui avait été cachée à sa famille jusqu’au jour de la tentative de vol.

Cette affaire est pour le moins curieuse et soulève un certain nombre de questions : par exemple, il semble que l’avocat de Boga Doudou n’était pas présent non plus, alors comment aurait-il pu savoir ce qui s’est passé ? Et pourquoi l’a-t-elle appelé par hasard ce matin alors que si son état est aussi grave qu’on le prétend, il devrait vraisemblablement être hospitalisé ? On peut également se demander si Gbagbo fait l’objet d’un mandat d’Interpol, car si c’est le cas, on s’attendrait à ce qu’il soit déjà signalé. De plus, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi Koffi Akai a décidé aujourd’hui d’ajourner à nouveau le procès plutôt que de procéder, et pourquoi une audience privée a été demandée par Boga Doudou. Dans l’ensemble, c’est très étrange

Peu de temps après la publication de l’article ci-dessus, un commentaire est apparu sur celui-ci, affirmant – sans preuve à l’appui mais par des sources qu’il prétend avoir à l’intérieur de la Côte d’Ivoire – que Robert Gueï n’a pas été assassiné par des boucs émissaires de l’ancien président Laurent Gbagbo qui était en résidence surveillée à l’époque. Son assassinat est plutôt venu de personnes fidèles à Alassane Ouattara parce que Guéï a refusé de mettre sa signature sur la Lettre d’entente de l’Accord de Linas-Marcoussis », un document qui établissait les compromis entre les candidats présidentiels opposés lors des élections de fin 2010. Le commentateur a souligné que les auteurs de l’assassinat n’étaient pas des boucs émissaires mais des membres d’une faction clandestine pro-Ouattara, qui ont été identifiés et sont poursuivis. Selon le commentaire, cette information est largement connue à l’intérieur de la Côte d’Ivoire. L’article se termine en affirmant que cette hypothèse peut faire la lumière sur certaines contradictions dans la procédure contre Laurent Gbagbo qui ne manqueront pas de s’ouvrir une fois que Boga Doudou sera mort ou devenu incompétent. »

 

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