Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, s’est manifesté lundi soir lors d’un Conseil des ministres extraordinaire pour demander à la CEDEAO une analyse approfondie de la situation actuelle. Il déclare rester « ouvert au dialogue ».
Assimi Goïta appelle les Maliens au patriotisme et à la résilience après les sanctions
Après avoir brandi des mesures de rétorsion contre les sanctions de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Assimi Goïta joue lundi la carte de la pacification en invitant l’organisation régionale au dialogue.
« Bien que nous déplorons le caractère illégitime, illégal et inhumain de certaines décisions, le Mali reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l’organisation », a-t-il déclaré sans de nouvelles propositions pour sortir de la crise politique.
Ce Conseil des ministres intervient moins de 24 heures après l’adoption d’une série de mesures de rétorsion par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest contre l’arrivée au pouvoir au Mali.
Ces sanctions ouvrent une nouvelle période de grande incertitude pour le pays, en proie à une grave crise sécuritaire et politique depuis neuf ans.
Outre la fermeture des frontières et le rappel des ambassadeurs, la CEDEAO a suspendu, avec effet immédiat, toutes les transactions commerciales et financières des États membres avec le Mali, à l’exclusion des biens de consommation et des produits de première nécessité.
Il a également gelé les avoirs maliens dans les banques centrales de la CEDEAO et les banques commerciales des États membres. Elle a suspendu toutes les aides et transactions financières en faveur du Mali de la part des bailleurs de fonds de l’organisation.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, la France a apporté son « plein soutien aux efforts de la CEDEAO », les autorités maliennes, « une nouvelle fois », n’ayant « pas respecté les demandes de la CEDEAO. Et ses engagements. ».
Les Etats-Unis se sont déclarés « profondément préoccupés par l’absence de progrès au Mali » et ont exhorté les autorités maliennes « à revenir à la démocratie en temps voulu ».
Au contraire, la Russie a demandé son soutien aux « efforts compréhensibles » de la junte « visant à rétablir l’ordre » et comprendrait « les difficultés rencontrées par les autorités maliennes dans la préparation des élections ».
« Je vous demande de rester calme et serein, car nous avons choisi d’être sincères pour prendre notre destin en main en traçant notre chemin. La CEDEAO et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont uni leurs forces., nous ferons de même. « , a rétorqué Assimi Goïta.
Le leader malien de la transition a appelé ses concitoyens à la résilience et à la mobilisation. « Le moment est venu pour tous les Maliens de s’unir sans exception pour réaffirmer nos positions de principe et défendre notre patrie. Chaque Malien, chaque Malien où qu’il soit, doit agir en défenseur des meilleurs intérêts du Mali. On comprend la gravité de la situation. Il appartient à chacun de faire taire les divisions de toute nature et de se rassembler autour de l’essentiel qu’est le Mali, notre patrie. De plus, je demande une mobilisation et une résilience constantes face à la situation », a recommandé le président de la transition.
Selon l’AFP, les mesures ont commencé à se faire sentir. Après Air France, la compagnie aérienne ivoirienne Air Côte d’Ivoire a annoncé lundi la suspension de ses vols vers le Mali.
Le ministère des Transports a assuré sur les réseaux sociaux que « les vols des compagnies non membres de la CEDEAO continueront de desservir les aéroports du Mali ». Mais Air France a annoncé dans un message qu’elle ne pourrait pas assurer la desserte de Bamako « en raison de tensions géopolitiques régionales ».