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Côte d’Ivoire – Affaire « Terre sans propriétaire » : l’État ne récupérera aucune terre

Le Projet ivoirien d’amélioration et de mise en œuvre de la politique foncière rurale (PAMOFOR), lancé le 17 juillet 2018, est entré dans sa phase d’extension. Le gouvernement souhaite rationaliser le processus et accélérer la délimitation des actifs fonciers ruraux ainsi que la création de titres de propriété sur les terres domaniales rurales.

Protection du foncier rural en Côte d’Ivoire : le gouvernement veut accélérer le processus

Le succès de la phase d’extension du PAMOFOR facilitera l’appui des partenaires au développement, dont la Banque mondiale, pour un appui financier complémentaire à la mise en œuvre d’un projet plus ambitieux : la sécurisation foncière rurale (PRESFOR). Il permettra de renforcer et de consolider les actions menées. Contrairement au PAMOFOR qui couvrait six régions du pays, le PRESFOR couvrira 16 des 31 régions du pays, avec 450 000 certificats fonciers à délivrer sur 5 millions d’hectares de terres et la signature de 200 000 contrats fonciers.

A noter également que, dans le cadre de la phase 3 du contrat de désendettement et de développement (C2D-3), l’Agence française de développement (AFD) envisage de mettre à la disposition de la Côte d’Ivoire un appui budgétaire pour contribuer à son processus de sécurisation terre rurale. L’appui budgétaire devrait couvrir quatre régions, cinq départements, 21 sous-préfectures et 517 villages. Rappelons qu’au cours des deux dernières décennies la mise en œuvre de la politique de sécurisation foncière rurale du pays a bénéficié de l’appui financier de l’AFD, à travers le Plan Territorial Rural (PFR), réalisé de 1990 à 2000 et du PARFACI, dans le cadre du C2D.

Sur la question foncière, le système judiciaire continue de s’enrichir. Le gouvernement a récemment publié des décrets importants. C’est le décret n. 2023-238 du 5 avril 2023 qui détermine les modalités d’immatriculation foncière du domaine rural domanial. « Ce décret organise à cet effet une procédure d’immatriculation simplifiée, plus adaptée aux réalités des zones rurales et propice à une délivrance massive de titres de propriété », a indiqué Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement.

Il a été adopté en vertu de la loi no. 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine domanial rural et vise à accélérer les opérations de bornage du patrimoine foncier rural ainsi que la création de titres de propriété sur les terres domaniales rurales. . Un mois plus tard, le gouvernement a adopté, le mercredi 3 mai 2023, un décret fixant la procédure d’immatriculation des terrains sans propriétaire dans le domaine rural domanial. Ce décret détermine pour chaque type de terrain réputé sans propriétaire, une procédure spécifique de constatation d’absence de propriétaire et de déclaration du terrain concerné sans propriétaire.

« L’Etat ne récupérera aucune terre »

La procédure est déclenchée à l’initiative de l’AFOR chargée d’identifier, sur l’ensemble du territoire national, les terres sans propriétaire du domaine domanial rural coutumier. « L’objectif du gouvernement n’a jamais été d’exproprier aucun de ses droits coutumiers », a rassuré le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement rural Kobenan Kouassi Adjoumani le 23 mai 2023 lors d’une conférence de presse.

« L’État ne réclamera aucune terre. Pour preuve, avec le nouveau décret, le délai d’enregistrement foncier a été prolongé de 2023 à 2033. Cela donne 10 ans à nos parents pour obtenir leurs documents fonciers. Ainsi, déclarer une terre sans propriétaire passe par un processus minutieux, l’AFOR ne se lèvera pas du jour au lendemain pour déclarer une terre sans propriétaire », a ajouté Bamba Cheick Daniel.

« Tous les textes sur le foncier rural, pris aujourd’hui, ont une histoire. Il faut donc bien lire ces textes avant de commenter, pour ne pas créer une psychose inutile », insiste-t-il. Déterminé à faire certifier l’ensemble du foncier rural (22,6 millions d’hectares), le gouvernement a adopté le 15 juin 2023 la Stratégie nationale de sécurisation foncière 2023-2033. La mise en œuvre de cette stratégie coûtera 620 milliards de FCFA.

Avec le CICG

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