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Crise des données et boycott

La crise des données met Orange de Côte d’Ivoire à l’index et provoque le boycott de ses services par des clients mécontents. Les raisons de cette crise et ses conséquences pour l’opérateur.

Orange Côte d’Ivoire, opérateur sans pitié pour les populations ?

Orange Côte d’Ivoire est l’un des principaux opérateurs de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire. Il fait maintenant face à une crise des données sans précédent.

Depuis plusieurs semaines, de nombreux clients se plaignent de la mauvaise qualité de la connexion internet et de la consommation rapide de leurs forfaits data. Mais surtout, les Ivoiriens n’apprécient que très modérément l’idée que cet opérateur affiche de nouveaux prix plus élevés.

Cette crise a poussé à boycotter les produits de l’opérateur jusqu’au retour des anciens tarifs, même si certains réclament une baisse plus importante.

Ces derniers ont demandé à ne plus utiliser les services d’Orange Côte d’Ivoire et à se tourner vers d’autres opérateurs, malheureusement pas assez.

Les raisons de cette crise des données sont multiples. Certains font état d’une saturation du réseau, incapable d’absorber la demande croissante de connexion internet.

Orange aurait donc dû faire des investissements importants plutôt que de faire pression sur les Ivoiriens avec les coûts très élevés de ses services. Alors que les gens souffrent de ces abus, Orange enregistre des profits record de plusieurs centaines de milliards de FCFA.

Quelle qu’en soit la raison, cette crise des données a des conséquences importantes pour Orange Côte d’Ivoire. Le groupe français est en train de perdre son image car il est perçu par de nombreux Ivoiriens comme un opérateur prédateur. Il subira des dommages à sa réputation quoi qu’il arrive.

Crise des données, Assalé Tiémoko prend les devants

Un leader d’opinion est né de cette crise des données, M. Assalé Tiemoko, journaliste et adjoint au maire de Tiassalé. Contrairement à ses collègues députés ivoiriens, il a pris l’affaire à bras-le-corps et mène le soulèvement populaire contre les opérateurs Orange, MTN et Moov.

Aux côtés du député Assalé Tiémoko, M. Jean-Bonnin Kouadio est également très actif sur le dossier. Par le biais d’un appel participatif en ligne, il lève des fonds pour poursuivre en justice les opérateurs mobiles réfractaires aux dernières décisions de l’ARTCI, mais aussi qui volent les données des clients.

Les artistes Sarafel et Didi B n’ont pas hésité à mettre les pieds dans les plats, car ils sont directement touchés par cette crise. Leurs clips sont moins streamés par les mélomanes gâtés par les compagnies de téléphonie mobile.

Alors qu’il aurait dû s’appuyer sur son réseau international et ses infrastructures existantes en France pour proposer des tarifs préférentiels dans les pays pauvres d’Afrique, Orange semble presser les Africains comme un citron pour financer le faible coût de ses produits en France.

100GB plus + Appels illimités vers 11 147 FCFA en France, 100GB seulement vers 100 000 FCFA en Côte d’Ivoire

Avec un Smic mensuel fixé à 1747 euros en France, soit 1 146 152 FCFA brut, ou un net à 907 343 FCFA/mois, le citoyen français paie son forfait mobile à Orange France à 16,99 €/mois = 11 147 FCFA.

Pour ce service, les Français bénéficient d’un forfait 100Go 5G + Appels illimités en France et depuis l’Europe, DOM, Suisse/Andorre… + SMS/MMS illimités.

En Côte d’Ivoire, le citoyen moyen perçoit 75 000 FCFA/mois brut du salaire minimum, soit 114,30 euros/mois. Orange lui vend la data à 1000 FCFA le Go, s’il veut 100 Go, hors appels, SMS et MMS illimités, il paie 100 000 FCFA, donc 152,33 Euros, soit un prix multiplié par 8,96.

Quelle peut être la base de cette surtarification alors qu’un même opérateur affiche plusieurs milliards de FCFA de bénéfice ?

Wave, le prochain Ivoirien libre ?

Avant cette crise des données, Orange Côte d’Ivoire avait déjà rendu plus d’une personne malade lors de l’arrivée de Wave en Côte d’Ivoire.

La start-up de mobile money propose un compte sans frais de dépôt ni de retrait, mais seulement 1% du montant de la transaction. Orange avait tenté de jeter des bâtons dans les roues avant de décider de baisser ses prix au même niveau.

Les Ivoiriens venaient de se rendre compte qu’ils pouvaient payer 1% pour transférer de l’argent et s’abstenir de payer environ 3% de frais pour les retraits. Avec Wave, le destinataire ne paie rien alors qu’Orange lui facture 3% après avoir déjà facturé un autre pourcentage à l’expéditeur.

Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, les citoyens réclament une plus grande ouverture dans le secteur des télécommunications pour favoriser l’arrivée de plus d’opérateurs pour concurrencer Orange, le plus cher de tous les services.

Les appels vers Wave, simple opérateur mobile, se multiplient sur le web en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens aimeraient que les deux Américains Drew Durbin et Lincoln Quirk, propriétaires de la start-up Wave, investissent également dans le secteur des télécommunications mobiles et de l’internet pour faire baisser à nouveau les coûts.

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