Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Patrick Achi, Alphonse Koffi, président de la plateforme nationale COGES de Côte d’Ivoire, en appelle aux autorités ivoiriennes sur l’environnement réel des écoles ivoiriennes depuis la suppression des frais de scolarité l’année dernière. .
« Il faut agir d’urgence pour l’école en autorisant le décaissement des fonds promis et attendus au COGES »
La suppression des frais de scolarité du COGES n’est pas sans conséquences pour les écoles ivoiriennes. Dans une lettre adressée au chef du gouvernement ivoirien, Alphonse Koffi, président de la plateforme nationale des COGES de Côte d’Ivoire, dresse un sombre tableau du milieu scolaire ivoirien, marqué par un manque criant de pupitres, de salles de classe. classe parfois sans électricité, sans tableau et sans quelques professeurs.
En raison de ces difficultés rencontrées par l’école ivoirienne, le premier chef de COGES en Côte d’Ivoire, invoque la promesse non tenue du chef de l’Etat Alassane Ouattara de doter les COGES d’un budget de 18 milliards, dont 4 milliards. , 7 milliards pour le trimestre 2022 pour les besoins des écoles.
« Ils nous ont dit 4,7 milliards pour le premier trimestre et 18 milliards pour l’année 2022. Malheureusement, à ce jour, nous n’avons reçu aucun paiement de l’Etat. Les 4,7 milliards promis pour le premier trimestre ne sont jamais arrivés », a déclaré Koffi.
L’intégralité de la lettre de M. Alphonse Koffi adressée au Premier ministre Patrick Achi
Tout d’abord, je vous souhaite mes meilleurs vœux de bonne année, de santé et de réussite et vous félicite pour les bons résultats que vous et votre gouvernement avez obtenus en si peu de temps. Je connais la place importante que vous accordez à l’éducation, c’est pourquoi je voudrais vous écrire pour porter à votre connaissance les problèmes que rencontre l’école ivoirienne depuis la rentrée 2021-2022.
En effet, Monsieur le Président du Conseil, nous avons tous été témoins de l’annonce du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, de doter le COGES d’un budget pour les besoins des écoles. On nous a dit 4,7 milliards pour le premier trimestre et 18 milliards pour l’année 2022. Malheureusement, à ce jour, nous n’avons reçu aucun versement de l’État. Les 4,7 milliards promis pour le premier trimestre ne sont jamais arrivés. Cela impliquait, entre autres :
– écoles sans tables-bureaux, sans point d’eau,
– des salles de classe sans électricité, sans tableaux, sans professeurs,
– les salaires impayés du personnel auxiliaire,
– toilettes inaccessibles faute de produits d’entretien, etc.
De tous ces problèmes énumérés ci-dessus, permettez-moi de me concentrer sur trois en particulier
1. Le déficit d’enseignants.
Monsieur le Président du Conseil, il y a depuis plusieurs années une pénurie d’enseignants dans nos écoles, malgré les efforts appréciables du gouvernement. Avant la décision du Président de la République, les enseignants suppléants ont été embauchés et payés par le COGES pour combler le déficit susvisé, c’est également en contrepartie des sommes versées annuellement par le COGES pour les vacances que le Ministre de l’Education Nationale avait inscrit l’exception recrutement de 10 300 enseignants contractuels.
2. Toilettes infranchissables
Monsieur le Président du Conseil, les images des toilettes du lycée d’excellence Alassane OUATTARA à Bassam récemment diffusées sur la toile en ont choqué plus d’un. Malheureusement, c’est la situation dans toutes nos écoles aujourd’hui. A l’heure où les cas de COVID-19 ne font qu’augmenter dans notre pays, nous craignons pour la santé de nos enfants, enseignants et personnels administratifs si rien n’est fait.
3. Salaires impayés
Plus d’un an sans salaire pour certains. Oui, Monsieur le Premier Ministre, le petit personnel employé et payé par le COGES dans les écoles est sans salaire depuis des mois. Le budget promis par l’État sur lequel nous nous sommes appuyés pour les tenir n’a pas encore été mis en œuvre. Au moment où j’écris ces lignes, j’ai une forte pensée pour chacun d’eux et pour leurs familles respectives.
Monsieur le Président du Conseil, après un trimestre sans budget, le 3 janvier 2022, vous avez entamé le deuxième trimestre toujours avec les mêmes questions quotidiennes. Comment nettoyer la cour d’école ? Comment payer le petit personnel? Comment organiser les compositions ? Comment faire face à la pénurie d’enseignants ? etc.
Monsieur le Président du Conseil, je ne dis rien, mais un bon résultat scolaire en fin d’année est le résultat de meilleures conditions de travail devant le personnel administratif, les enseignants et les étudiants. Comment voulons-nous avoir de bons résultats si les conditions de travail ne sont pas bonnes ?
Monsieur le Président du Conseil, les questions sont nombreuses, tout comme les problèmes que l’on rencontre aujourd’hui dans nos écoles. Je suis donc le porte-parole de toute la communauté éducative pour vous demander d’agir en urgence pour l’école en autorisant le décaissement des fonds promis et attendus au COGES. Dans l’attente d’une solution rapide, veuillez recevoir, Monsieur le Premier Ministre, nos meilleures salutations.
Fait à Abidjan, le 10 janvier 2022
Alphonse KOFFI
Président de la plateforme
COGES National National
de la Côte d’Ivoire