La nouvelle Côte d’Ivoire n’est-elle pas belle ? Les oracles ont prédit que ce pays étonnerait le monde entier, mais les esprits incrédules et les incroyants ne l’ont pas cru. Les hommes de peu de foi ont douté et aujourd’hui la confusion règne dans leur camp ! Mais où va la Côte d’Ivoire ? La question peut raisonnablement être posée.
Où va la Côte d’Ivoire ?
Les actions menées par le pouvoir ou par ses partisans objectifs et les décisions de la justice ivoirienne laissent penser que tout est en place pour mettre la liberté d’expression et donc la démocratie sous le boisseau, bâillonnant ainsi tous ceux qui se retrouvent à dire quelque chose sur le cours actuel de la le pays.
Pour y parvenir, la justice du pays est utilisée comme un bras séculier du parti au pouvoir pour faire taire l’opposition, semer la peur et le doute dans l’esprit de ses militants. Cette justice a des contorsions dont elle seule a le secret.
Il se déchaîne avec une vitesse que nous ne connaissons pas lorsqu’il s’agit de l’opposition, mais il devient aveugle et sans voix lorsqu’il s’agit du soutien objectif du pouvoir.
Ainsi, alors que les jeunes veulent accompagner tranquillement Damana Pickass pour répondre à une convocation de la police, les voilà accusés de trouble à l’ordre public, arrêtés, jugés et condamnés à de la prison.
Quand le procureur ne voit rien, n’entend rien et ne dit rien
Lors d’un meeting PPA-CI, des jeunes lèvent le drapeau russe, les voici convoqués à la police et emprisonnés, sûrement pour intelligence avec une puissance étrangère !
Toutes ces actions qui sont véritablement un harcèlement mené par la justice du pays, visent à décourager toute volonté de s’opposer au pouvoir en place.
Pourtant, lorsqu’une horde de militants du RHDP ont assiégé et violé le domicile privé de Mme Odette Lorougnon, proféré des menaces, aux yeux de tous, le parquet a vu, entendu et n’a rien dit.
Ni la police ni la gendarmerie ne sont intervenues pour arrêter ce groupuscule pour trouble à l’ordre public. C’est une véritable licence qui est laissée à ce groupuscule qui a pris le relais pour assiéger les résidences des personnalités de l’opposition.
Rappelons qu’en 2020, ce même groupuscule avait été déporté à la résidence du président Henri Konan Bédié pour manifester et verser un liquide rougeâtre sur la pelouse devant la résidence. Fort de l’impunité dont il bénéficie, ce groupuscule s’est autoproclamé « défenseur du chef de l’Etat », en lieu et place des institutions dont il a la charge.
drapeau de la république
Les actes de ce petit groupe n’émeuvent pas les censeurs autorisés et autres objecteurs de conscience devant l’Éternel. Il n’y a que dans les républiques bananières que de telles hérésies peuvent être observées.
En faisant savoir à Mme Odette Lorougnon qu’ils avaient traité de mercenaires les militaires ivoiriens emprisonnés naguère au Mali, alors que le secrétaire général de l’ONU a déclaré qu’ils ne l’étaient pas, ces jeunes hommes entendent laver un affront au chef de l’Etat et à la nation. Cette histoire a eu son épilogue, mais toutes les questions demeurent.
Bien sûr, M. Antonio Gutterres a dit que les soldats ivoiriens n’étaient pas des mercenaires, mais il n’a pas dit ce qu’ils étaient, ni quelle mission ils avaient au Mali, encore moins à quelle organisation onusienne ils appartenaient. Ainsi, les interprétations et les spéculations sont certes atténuées, mais elles n’ont pas disparu.
Utiliser un commentaire sur ce sujet comme prétexte pour s’ériger en justicier est inacceptable dans un pays normal… oui, dans un pays normal. Tout cela est le résultat du retard du pays en termes de démocratie et d’application de la loi à la tête des partis impliqués.
Le pouvoir Rhdp est très allergique à l’expression plurielle
Certains peuvent troubler l’ordre public et être félicités par le pouvoir, la justice devenant aveugle et sans voix, tandis que d’autres n’ont pas le droit de se rassembler et de défiler pacifiquement.
Tout semble arrangé et exécuté pour bâillonner une partie du peuple de peur de perdre le pouvoir. Tous les espaces de liberté acquis au prix de la vie et de la liberté de nombreux Ivoiriens se rétrécissent chaque jour que Dieu fait.
Le pouvoir Rhdp est très allergique à l’expression plurielle, et ses sortilèges liés à la réconciliation politique et à l’apaisement ne sont que des chimères et des vitrines, destinées à ses partenaires extérieurs.
Mais il est entendu qu’un royaume naît, grandit, atteint son apogée mais connaît inévitablement aussi une… décadence ! Ainsi va le pays. Et s’il y a eu un matin en Eburnia, il y aura sûrement un soir et l’ivraie sera séparée de la vraie !