Le Conseil de la consommation du district d’Abidjan (CCDA) et Signal Consommateur de Côte d’Ivoire « dénoncent avec la plus grande énergie les hausses abusives des prix des biens de consommation, des services et des produits alimentaires ». Ces deux organisations de consommateurs ont fait le deuil de leur poêle et ont exprimé le cri du fond du cœur de millions d’Ivoiriens, « victimes » de la vie chère constatée à travers la flambée des prix des biens et autres produits et services. Voici l’intégralité de leur déclaration conjointe, dont nous avons reçu une copie aujourd’hui.
Déclaration du Conseil des Consommateurs du District d’Abidjan (CCDA) et Signal Consommateur de Côte d’Ivoire sur la vie chère en Côte d’Ivoire
LOI N°2016‐412 DU 15 JUIN 2016 RELATIVE À LA CONSOMMATION
Art.2.‐ La présente loi vise à protéger les consommateurs en Côte d’Ivoire. Elle s’applique à toutes les transactions des consommateurs relatives à la fourniture, la distribution, la vente ou l’échange de technologie, de biens et de services. Sur cette base, deux organisations actives dans la défense des droits et dans la protection des intérêts des consommateurs proposent d’unir leurs efforts pour améliorer les conditions de vie et préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. Ces dernières années, les consommateurs ont été et continuent d’être confrontés au coût élevé de la vie.
Les consommateurs ont l’impression que tout concourt à reprendre de la main gauche ce que l’Etat a donné ou donnera aux populations de la main droite. Car à l’heure où le gouvernement s’est engagé à améliorer les conditions de vie et à préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, on assiste à des hausses de prix pour certains produits de grande consommation, notamment ceux réglementés qui ont fait l’objet d’un plafonnement des prix notamment la farine panifiable, les baguettes, la viande, les produits raffinés pétrole, riz, eau et électricité publiques, transports, gaz butane ; location résidentielle…
Le Conseil des Consommateurs du District D’Abidjan (Ccda) et Signal Consommateur de Côte D’ivoire, deux organisations qui défendent les droits et protègent les intérêts des consommateurs, ont mené plusieurs enquêtes dans différents marchés, grandes surfaces et différentes villes et communes. Selon le rapport, 90% des prix de ces produits et services précités ne sont pas respectés sur le terrain au regard de la réglementation en vigueur qui impose au consommateur d’avoir le choix entre deux baguettes de pain dans les boulangeries. On en veut la preuve tout récemment après la grève des boulangers, la disparition de la baguette de 174 grammes au prix de 150f dans nos pâtisseries.
90% des prix de ces produits ne sont pas respectés sur le terrain
Il n’y a que la baguette à 200 FCFA qui s’impose aux consommateurs, d’ailleurs ne respectant même pas le grammage de 232 relatif à la réglementation liée à la métrologie. De plus, celui de 200f dont le poids varie d’une boulangerie à l’autre pèse de 210 à 224 grammes. Constat suspect, il n’y a plus le contrôle des agents du Ministère du Commerce dans les boulangeries, on se demande… Du coup les acteurs proposent ce qu’ils veulent sans respecter le poids, comme en témoignent les affichages des nouveaux prix par certaines boulangeries . Il en va de même pour les transports, qui font partie des produits réglementés, mais qui font l’objet de hausses de prix dans les différentes communes, comme Yopougon, Cocody, Port-Bouët. Quant à la commune de Yopougon, les prix des taxis municipaux sont passés de 250f cfa à 300f cfa, cela se voit dans presque tous les taxis.
Concernant les taxis de Cocody, les distances Cocody la vie à petro ivoire coûtant 400f cfa sont passées à 600fcfa Idem à Port Bouet, de la traversée d’Anani au centre-ville de Port-Bouët sont passées de 300 à 500f, le centre-ville de Port-Bouët derrière le quai de 150f à 200f. Face à une énième hausse du prix du carburant, le prix du litre d’essence est passé de 775 à 815 FCFA le litre comme l’indiquent les compteurs à la pompe, les consommateurs ne cachent pas leurs inquiétudes.
En ce qui concerne les locations résidentielles; Sans parler de la flambée des loyers, au détriment de la loi no. 2019-576 du 26 juin 2019 portant code de la construction et de l’habitation, qui limite notamment les sommes que les locataires doivent verser aux propriétaires, lors de la conclusion du contrat de bail à usage d’habitation, de deux mois de caution et de deux mois d’avance sur le loyer (c’est-à-dire paiement en 4 mois). Les propriétaires refusent d’appliquer la législation actuelle en recourant à d’autres moyens non catholiques « prendre plusieurs mois d’avance et une caution sans toutefois l’insérer dans le bail » (rappelons qu’il s’agit de cadastres basés sur des plaintes récurrentes de consommation) alors que « la violation de cette disposition constitue un délit fiscal ».
Le CNLVC a failli à sa mission de coordination et de contrôle des actions gouvernementales
Malgré tout, le prix des loyers pèse sur la bourse des ménages dans ce contexte économique difficile. Rappelons qu’en 2022 le Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC) annonçait dans la presse la mobilisation du gouvernement et l’adoption d’actions immédiates pour résoudre définitivement le problème lié à la vie chère. le lien https://youtu.be/2SKFUxhcflY de la vidéo RTI 1, publiée le 03 mars 2022 sur YouTube. Dans laquelle le CNLVC à travers Mme Bah Ranie Didice a annoncé plusieurs actions en cours et prévues dans la lutte contre la vie chère. Et en 2023, nous ne nous améliorons pas, en fait, nous allons de pire en pire.
A cet effet, le CNLVC a failli à sa mission de coordination et de suivi de l’action gouvernementale dans le cadre de la mise en œuvre des mesures adoptées et des stratégies de lutte contre la vie chère. Le Secrétaire Exécutif du CNLVC Dr Ranie-Didice BAH-KONÉ, élevé au rang de chevalier dans l’Ordre National du Mérite, méritait-il une décoration en cette période délicate, où les consommateurs sont sous le joug de la vie chère ? Fort de cette remarque, nous appelons à la démission du secrétaire exécutif du Conseil national de lutte contre la vie chère, Dr Ranie-Didice BAH-KONÉ.
Le CCDA et SIGNAL CONSUMER CÔTE D’IVOIRE dénoncent avec la plus grande énergie, les hausses excessives des prix des biens de consommation, des services et de ceux des produits alimentaires. Les consommateurs attendent de voir les différentes mesures prises pour améliorer les conditions de vie afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs.
Fait à Abidjan, le vendredi 24 février 2023
Pour le Conseil Régional des Consommateurs d’Abidjan (CCDA)
Président
Augustin KOUAME
Pour les consommateurs de signaux ivoiriens
Président
Coulibaly Tumani