Le commissaire général de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (JMCA) en Côte d’Ivoire, Alafé Wakili se dit très optimiste quant à l’avenir de cette activité culturelle, dont la quatrième édition a eu lieu les 23 et 24 janvier. 2023 à Agboville. Dans l’interview suivante accordée à afrique-sur7, le journaliste et écrivain espère que le soutien du ministère de la culture et de toutes les autorités ivoiriennes se renforcera au fil des années.
Alafé Wakili veut faire de la Côte d’Ivoire la capitale mondiale et internationale des JMCA
Quel bilan pouvez-vous faire de l’édition 2023 de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante en Côte d’Ivoire ?
Un équilibre moral et psychologique satisfaisant. Nous avons fait avancer la cause de la culture africaine, la cause de la Journée mondiale des cultures africaines et afro-descendantes. Nous en sommes satisfaits. On constate un engouement à Agboville, comme l’an dernier à Adiaké. C’est encourageant. Cependant, sur le plan financier, nous avons enregistré un déficit que nous nous efforçons de combler.
Quand vous regardez les célébrations dans d’autres pays, par exemple à Rabat, au Maroc, où un projet de Manifeste pour le renouveau de la culture africaine et afro-descendante a été rédigé, soutenu par le Royaume du Maroc et CGLU Afrique, vous trouvez-vous satisfait de le vôtre?
Oui, nous sommes satisfaits de ce qui s’est passé ici, car cela n’a pas été facile. Nous saluons également ce qui s’est passé au Maroc. Nous en sommes fiers. C’est une cause commune dans laquelle chacun doit jouer son rôle. Nous espérons que le soutien du Ministère de la Culture et de toutes les autorités ivoiriennes augmentera au fil des années.
Penses-tu que c’était une bonne idée d’organiser les JMCA à l’intérieur du pays ?
Pas une mauvaise idée. La preuve, à la mi-janvier et en semaine pour le moment, soit un lundi en 2022, un mardi en 2023 et un mercredi en 2024, on arrive quand même à se mobiliser pour l’événement. Nous mobilisons autant de personnes à l’intérieur du pays qu’à Abidjan. La culture n’est pas faite que pour ceux qui habitent la capitale.
Que répondez-vous à ceux qui s’interrogent encore sur l’importance de cette fête pour la Côte d’Ivoire ?
Ils s’interrogent donc sur l’importance et l’intérêt de la culture. Je veux répondre que s’ils sont convaincus de l’importance de la culture, l’importance de cette journée ne peut être remise en cause de leur part.
Ne vous sentez-vous pas parfois seul à organiser cet événement créé par l’UNESCO ? Sinon, quelle est la contribution des institutions et des autres communautés lors de la célébration ?
Chacun essaie de faire sa part. C’est une fête qui remonte à 2019. Elle en est officiellement à sa quatrième édition. A notre niveau, on a commencé à faire la fête. Nous n’avons pas attendu que l’UNESCO commence à commémorer la culture africaine et d’ascendance africaine. L’UNESCO a donné une plus grande visibilité à cette activité. Notre rôle est de poursuivre notre action pour encourager l’UNESCO et les États membres dans cette vision. Puisque nous sommes dans la presse, je note que nous n’avons pas à attendre que l’UNESCO célèbre la liberté de la presse le 3 mai de chaque année. Enfin, chaque 1er mai, les travailleurs n’attendent pas l’Organisation internationale du travail pour célébrer la Journée des travailleurs. La Journée internationale de la femme du 8 mars et les autres jours ne sont pas l’apanage des seules organisations internationales.
Quels sont les principaux objectifs de la quatrième édition des JMCA ?
Résolutions sur l’importance de la percussion dans les cultures africaines et sur la nécessité de mieux faire connaître et comprendre le langage de la percussion afin de le promouvoir pour mieux en tirer profit dans l’intérêt de la vitalité des cultures africaines et afro-descendantes.
Que faut-il attendre des prochaines éditions ?
Nous réfléchissons à un thème pour l’année prochaine ainsi qu’au choix d’une ville dans le pays ou d’une ville à Abidjan. Nous avons deux défis : les élections locales et la CAN 2023. La CAN de janvier 2024 peut être une occasion extraordinaire pour les JMCA, avec la présence en Côte d’Ivoire des nations africaines qualifiées pour la compétition. Cependant, les élections municipales et régionales peuvent ralentir la mobilisation des populations locales au niveau de la ville qui pourrait être choisie. Nous y travaillons déjà.
Vous avez un appel à lancer aux puissants mais aussi aux populations ?
La Côte d’Ivoire est l’un des pays pionniers dans la célébration des JMCA, depuis l’adoption de la résolution par l’UNESCO. Chaque fois que nous en avons l’occasion, nous remercions les annonceurs et les autorités de notre pays, notamment le Chef de l’Etat SEM Alassane Ouattra, le Premier Ministre Patrick Achi ; et la ministre de la Culture, Françoise Remarck. A Agboville, j’ai également remercié les anciens ministres de la culture (Bandama Maurice, Raymonde Goudou et Harlette Badou). Je n’ai pas manqué de saluer les derniers Premiers ministres Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko. Quant aux entreprises et sponsors, j’ai cité la Cnps, la Cgrae, le Port Autonome d’Abidjan, la Sodexam, la Cie, Lonaci et bien d’autres qui nous soutiennent. Au niveau des personnalités qui nous encouragent, je n’oublie pas le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo ; Ministre Pierre Dimba, Ministres Anne Ouloto, Amadou Koné, Mamadou Tourë, Amédé Kouakou. Notre plainte, notre appel, c’est que le gouvernement, à travers le ministère de la Culture, nous offre un lieu digne de ce nom pour faire de la Côte d’Ivoire la capitale mondiale et internationale des JMCA. C’est un projet qui a le soutien d’Ayité Dossavi, l’initiatrice des JMCA. Accepter que la Côte d’Ivoire soit consacrée comme siège du comité international de mobilisation pour les JMCA. Permettez-moi de conclure en rendant hommage à tout le monde au bureau, au comité organisateur, ainsi qu’aux acteurs culturels tels que Were Were Aiming, Guy Mimi, Victor Yapobi et bien d’autres. Je n’oublie pas tous ces artistes, chercheurs et conférenciers qui nous accompagnent. Dans l’attente des Jmca 2024.