Le niveau de contamination par rapport à l’OMS est alarmant. Dans une zone aussi petite qu’un terrain de football, on peut trouver jusqu’à 4 kilos de plomb résiduel provenant de balles et autres dispositifs pyrotechniques.
Dans certaines régions de Côte d’Ivoire, l’ingestion de viande de brousse a entraîné un taux très élevé de saturnisme chez les enfants, parmi les plus élevés jamais enregistrés en Afrique. Pour éviter que cette grave situation ne s’aggrave, il serait important que des mesures strictes soient prises contre le commerce et l’utilisation de ces produits en imposant des restrictions drastiques sur leur vente et leur utilisation dans tout le pays.
Cette mesure devrait être incluse dans toutes les campagnes éducatives, tant au niveau national que local, visant à mettre en évidence les risques liés à la consommation accrue de la viande de brousse.
Bien que l’interdiction du commerce et de l’utilisation de la viande de brousse soit préconisée dans certaines publications, il existe peu de documentation scientifique sur les risques associés à cette pratique pour les humains vivant dans les zones les savanes africaines. La viande utilisée pour l’alimentation de la population locale provient principalement d’animaux sauvages ou de bétail, qui sont chassés dans les forêts.
L’utilisation d’armes à feu et d’autres dispositifs pyrotechniques a rendu la chasse plus facile qu’auparavant, mais cela pourrait également entraîner une contamination prolongée de ces zones en raison du plomb résiduel laissé par les balles ou les cartouches qui jonchent la brousse.
Depuis plus de 10 ans, des études ont montré que des niveaux élevés de plomb dans le sang (BLL) peuvent être trouvés chez certaines populations vivant à proximité de régions forestières où une chasse incontrôlée est pratiquée, en raison de la présence de grandes concentrations de gibier, notamment de primates.
Ces constatations ont amené à chercher à savoir si les chasseurs et les autres personnes qui entrent régulièrement en contact avec ces animaux pouvaient être à risque d’intoxication au plomb due à la contamination.
Les résultats indiquent que la viande de certains animaux sauvages peut contenir des niveaux très élevés de plomb. L’ingestion par les chasseurs et autres personnes entrant régulièrement en contact avec ces animaux pourrait entraîner une augmentation des concentrations de plomb dans le sang, qui sont déjà relativement élevées en raison de l’utilisation d’armes à feu pendant les activités de chasse. Cela pourrait augmenter leur risque de présenter des symptômes de toxicité liés à ce métal.
Cependant, il est important de noter que le braconnage n’a pas encore atteint des niveaux alarmants en Côte d’Ivoire, car les grands mammifères sont encore suffisamment abondants pour qu’il y ait peu de besoin ou d’incitation financière pour les chasseurs professionnels de risquer leur vie en les chassant.