Côte d’Ivoire- De 1960 à 2023, de la première à la troisième République, soit soixante-trois (63) ans, jamais le peuple ivoirien n’a été aussi « enfumé » qu’au cours des 12 dernières années.
Côte d’Ivoire : Tabagisme, le quotidien des Ivoiriens
Morceaux sélectionnés. « …Donnez-moi cinq (5) ans, je dis cinq (5) ans pour changer la Côte d’Ivoire… ». Les cinq (5) ans ont été accordés au forceps, cinq (5) autres années ont été ajoutées, mais rien n’a changé pour le vaillant peuple d’Eburnie. Au contraire, les ragots prétendent que les choses sont allées de mal en pis. Fumer!
Lors de cette même course au Palais du Plateau, chaque département s’est vu promettre des milliards de FCFA pour un développement décentralisé qui à terme devrait permettre à notre pays d’émerger d’ici 2020.
En douze ans d’exercice effectif du pouvoir, des milliards de FCFA sont toujours en suspens et le terme « émergence » a disparu du discours officiel et Dame Emergence n’était pas là en 2020. Fumée !
Profession de foi non respectée
Au début de son mandat ce discours a été entendu sur les plateaux d’une chaîne de télévision panafricaine :
« …Je prêterai serment à Yamoussoukro, je déménagerai à Yamoussoukro. Je vais gérer toute une série de projets. Tous ces projets pharaoniques sont-ils vraiment nécessaires ? Nous évaluerons… La première année, nous transférerons la présidence, nous transférerons le ministère de l’intérieur. il y a toute une série de ministères qui vont être transférés… Certains ministères de l’économie resteront à Abidjan. J’ai beaucoup étudié le cas de Brasilia et d’Abuja. Nous ferons la même chose et nous le ferons méthodiquement, rationnellement, non dans le désordre et la confusion ; pas seulement dire que je vais faire ceci, je fais cela… »
La présidence a-t-elle été transférée à Yamoussoukro ? Le ministère de l’Intérieur est-il maintenant à Yamoussoukro ? Bref, où en est-on du transfert de la capitale à Yamoussoukro ?
Où en sommes-nous de cette profession de foi qui nous a remplis de joie ? Plus personne n’en parle. Bien sûr… Fumer !
En plus d’avoir « fumé » le peuple ivoirien dans son ensemble, la fumée s’est poursuivie au sein de la coalition qui a volé le fauteuil du Plateau Palace (…).
Désillusion au sein de la coalition gouvernementale
Le plus ancien parti de notre pays s’est donné corps et âme pour réaliser ce pouvoir. Il a fait tous les sacrifices et concessions possibles, à la limite du compromis. Il a assuré qu’après 2010 et 2015, 2020 sera à lui.
A l’approche de cette échéance, on lui a dit qu’aucune promesse ne lui avait été faite, qu’aucun engagement ne lui avait été pris et, de plus, l’alternance n’est pas un programme politique. Fumer!
L’ancien dauphin de la République n’a pas échappé à cette politique tabagique. Étudiant sans le sou, il a gonflé le torse pour assumer la paternité d’une rébellion qu’on sait qu’il n’avait pas les moyens de soutenir.
Avec un zèle à nul autre pareil, on l’a regardé passer au peigne fin les plateaux de télévision français, déversant sa bile sur l’ancien président. Lui, l’homme de la mission, croyait que 2020 était la sienne, étant donné tout ce qu’il avait à faire ! Au contraire!
Nous lui rappelons volontiers qu’il n’est qu’un rebelle qui a perdu la Côte d’Ivoire et qui doit payer pour cela. De plus, le tabouret qui le faisait se sentir important lui a été enlevé, le réduisant à sa plus simple expression.
Et pour boucler la boucle, un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui. Et il erre à travers l’Europe comme une âme perdue. Fumer!
La faillite de la banque activiste
Les militants RDR devenus RHDP n’ont pas échappé à cette fumée. On leur avait promis une banque qui financerait leurs activités à hauteur de 7 milliards de FCFA. En attendant GODO, ils attendent toujours. Fumer.
Aujourd’hui, ce sont les jeunes Ivoiriens qui sont devenus la prunelle des yeux du gouvernement. Une année leur est consacrée, 2023. Et pour boucler le cycle de bonheur infini qui les attend, on leur a promis une subvention d’un (1) milliard de francs CFA par jour pour leurs activités.
Si on y croit, si on en doute, chacun l’appréciera selon les éléments à sa disposition. Mais les Ivoiriens, dans leur humour caustique, ont l’habitude de dire : « sans dôhi, le dôhi n’est rien ». J’avoue que j’aime l’expression, mais je ne peux pas l’expliquer. Ainsi va le pays. Mais viens là où l’ivraie sera séparée du vrai