Vingt-six militants du parti d’opposition de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont vu leur peine réduite en appel à deux ans de prison avec sursis, pour « trouble à l’ordre public » lors d’une manifestation à Abidjan en Côte d’Ivoire fin février.
Condamnation pro-Gbagbo en Côte d’Ivoire : la justice recule face à la pression internationale
Le 9 mars, le tribunal a condamné ces militants du Parti populaire africain-Côte d’Ivoire (PPA-CI) à deux ans de prison. « C’est un soulagement, c’était une situation profondément injuste de les voir en prison », a déclaré jeudi à l’AFP l’un de leurs avocats, Me Sylvain Tapi. Le 24 février, ces militants, dont certains sont des responsables du parti, ont été arrêtés et détenus alors qu’ils manifestaient leur soutien à la secrétaire générale du PPA-CI, Damana Pickass.
Ce dernier a été convoqué par un juge d’instruction pour son rôle présumé dans l’attaque d’une caserne à Abidjan en 2021. Après la condamnation en première instance, Amnesty International a appelé à la libération « immédiate et inconditionnelle » des militants, qualifiant leur « arbitraire » retenue. Mercredi, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a qualifié de « sauvage » la manifestation à laquelle ont pris part des militants de l’opposition.
« Les manifestations sauvages ne sont pas autorisées, comme dans de nombreux pays. Les manifestations sont soumises à déclaration et quiconque enfreint cette disposition fera face aux rigueurs de la loi », a-t-il déclaré après le conseil des ministres. « Le gouvernement n’a pas donné d’instructions pour arrêter qui que ce soit », a-t-il ajouté, précisant que l’exécutif ne veut pas « interférer avec les décisions de justice ».
Avant ces arrestations et condamnations, le climat politique en Côte d’Ivoire s’était détendu depuis deux ans. Les élections législatives se sont déroulées dans le calme en mars 2021 et les opposants Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont rentrés au pays après avoir été acquittés par la justice internationale des charges de crimes contre l’humanité commis pendant l’après-crise.- Elections 2010- 2011.