En Afrique, à quoi bon en Côte d’Ivoire vouloir construire une ligne ferroviaire urbaine de 35 km à mille milliards (1000 000 000 000 FCFA) de francs CFA ? Cette somme injectée pour soutenir la production de riz pourrait permettre au pays de sortir d’ici quelques années de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et d’économiser des sommes importantes à allouer ailleurs. Elle procurerait également aux producteurs un revenu substantiel leur permettant de vivre de leur activité.
Développement en Afrique francophone (Côte d’Ivoire) : sortir du carcan qui étouffe toute action et redéfinir les priorités (Acte 2)
Il s’agit de re-prioriser nos investissements. Il faut sortir de cette pratique qui consiste à faire des placements prestigieux déclamés avec une communication vuvuzela. Quel sens cela a-t-il en Côte d’Ivoire de vouloir construire une ligne ferroviaire urbaine de 35 km à mille milliards (1000 000 000 000 FCFA) de francs CFA ? Cette somme injectée pour soutenir la production de riz pourrait permettre au pays de sortir d’ici quelques années de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et d’économiser des sommes importantes à allouer ailleurs. Elle procurerait également aux producteurs un revenu substantiel leur permettant de vivre de leur activité. A quoi bon vouloir construire la plus haute tour d’Afrique avec des milliards ? Cette somme, injectée dans le secteur de la santé, permettrait de réhabiliter de nombreux hôpitaux, de surélever les plateaux techniques des hôpitaux existants, d’équiper des centres de santé en milieu rural ou d’en construire là où il n’y en a pas. la politique du « tu m’as vu » et penser vraiment à améliorer le quotidien des gens. Mais le plus grand défi reste celui de pouvoir sortir des diktats des organisations financières internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Il est urgent de préparer des budgets qui réduisent au maximum les apports extérieurs, si vraiment on ne peut pas s’en passer. Cela obligerait l’État lui-même à commencer à réduire son niveau de vie. Créez un budget « sûr » et vivez sur ce que nous avons vraiment. C’est une question de volonté politique. Comme le dit un dicton local, vous devez « accrocher votre manteau là où votre main arrive ». Aucun pays ne s’est développé depuis que sa politique économique et ses choix économiques sont soumis aux humeurs de ces organismes créanciers. Le moment est également venu, selon nous, pour nos Etats, par une politique volontariste voire commanditaire, de se tourner vers les secteurs pour les soutenir fortement, assurer le suivi, la supervision et l’évaluation. L’exemple le plus probant est celui de l’agriculture de subsistance. Il est absolument inacceptable que, compte tenu des terres arables dont nous disposons, des conditions climatiques favorables qui sont les nôtres, nous soyons importateurs de denrées alimentaires et fortement dépendants de sources extérieures. C’est inacceptable, il faut par exemple mettre fin aux quotas d’importation de riz accordés aux « amis » et apporter un soutien fort aux producteurs en leur garantissant une rémunération adéquate. Ils pourront assurer notre autosuffisance dès qu’ils pourront vivre décemment de leurs entreprises.
Il faut en finir avec les grands contrats étatiques passés de gré à gré au profit d’amis, de courtisans ou de structures appartenant à des proches du pouvoir
C’est un choix volontaire de soutenir ou d’accorder des subventions aux agriculteurs sans tenir compte des objections des fonctionnaires siégeant dans les bureaux du FMI ou de la Banque mondiale. Les grandes puissances accordent des subventions à leurs agriculteurs, rien ne vous empêche de le faire avec des objectifs précis. Il faut aussi revenir aux sociétés d’État dans certains secteurs d’activité, qui sont bien encadrées, auxquelles on fixe des objectifs et qu’on évalue régulièrement. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, nous sommes contraints de privatiser nos entreprises publiques et la plupart du temps ce sont des entreprises publiques françaises qui les rachètent. Sans aller à l’encontre du libéralisme, il serait temps d’essayer le capitalisme d’Etat. La Chine l’a adopté et ne s’en sort pas mal. Par ailleurs, il est urgent en interne que des actions fortes soient menées pour opérer un véritable changement de mentalité et surtout pour imposer rigueur et discipline dans tout ce que nous entreprenons : rigueur dans le travail, rigueur dans la gestion des affaires publiques, rigueur dans le choix de ceux responsable des structures sous la tutelle de l’Etat. Il faut aussi revoir notre conception du travail. Pour nombre de nos concitoyens, le travail est bien plus fatigant qu’autre chose, à tel point que nous travaillons moins que les autres et produisons donc tout autant moins. Il faudra surtout s’attaquer à certains maux qui affligent nos sociétés et nous empêchent d’avancer : gabegie, corruption, privilèges, népotisme… Il faut en finir avec les gros contrats étatiques passés volontairement de gré à gré au profit de des amis, des courtisans ou des structures appartenant à des personnes proches du pouvoir qui n’ont ni l’objet, ni les moyens financiers, ni les compétences techniques nécessaires pour mener à bien ces contrats. CONTINUER… Continuer