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Réconciliation sécurité bonne gouvernance regard critique jeunesse frontières

L’image est inoubliable à plus d’un titre. Non seulement parce que ces images ont été vues dans le monde entier et interprétées comme une allégorie de l’impuissance tutélaire, notamment en France, mais aussi parce que cette « scène » – au sens théâtral fort – expose l’épreuve et l’échec de la stratégie française d’engagement en Côte d’Ivoire.

Après une première rencontre avec Laurent Gbagbo le vendredi 3 janvier 2003, peu après son arrivée à Abidjan, le chef de la diplomatie française Dominique de Villepin a été assiégé par une centaine de manifestants au palais présidentiel pendant plus d’une heure.

Les couleurs sont mélangées. La petite foule à l’extérieur de la zone de haute sécurité brandit des banderoles où l’on peut lire « La Côte d’Ivoire est-elle vraiment indépendante ? » ou « Gbagbo, n’aie pas peur, le peuple est avec toi ! » alors qu’à l’intérieur, dans l’enceinte de la barrière de haute sécurité mais hors des murs du manoir

Laurent Gbagbo déjeune en compagnie de son épouse Simone et du missi dominici de Dominique de Villepin, Robert Bourgi, ancien membre du « réseau Foccart », dans l’immeuble où vient de se dérouler la rencontre entre le chef d’Etat ivoirien et le ministre français.

A l’extérieur, dans la cour, le ministre français s’irrite en côtoyant les « patriotes » qui dirigent la séquestration : Charles Blé Goudé et Laurent Tapé Koulou, coprésidents de l’Alliance pour la libération totale de la Côte d’Ivoire ; Jean-Yves Dibopieu, leader du syndicat étudiant (Synesci) ; Konaté Navigué, chef de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI) ; Richard Dakoury, chef des « sorbonnards », prêcheurs de la bonne parole publique.

Dominique de Villepin est alors ramené dans la résidence du Président, où il rencontre à nouveau Gbagbo, soutenu par son épouse. Les ministres sont désespérés par l’échec des pourparlers avec les « patriotes » et décident de partir immédiatement.

Le lendemain, dimanche 5 janvier 2003, à 11 heures, heure locale (23 heures, heure de Paris), un communiqué officiel annonce qu’il n’y a pas eu d’accord entre Gbagbo et Blé Goudé.

 

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