Processus de révision de la Constitution : le Président Ouattara échange avec les partis politiques de l’opposition
Le Président de la République Alassane Ouattara a rencontré, ce Mardi 7 Juin 2016 à la Salle Mosaïque du palais de la Présidence de la République, les responsables des partis politiques de l’opposition dans le cadre du projet de révision de la Constitution Ivoirienne.
La Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) est sous le feu des projecteurs depuis des semaines. Entre annonce de grève, sabotage, revendications et gros sous, la Direction et les syndicats sont unanimes sur une chose, il faut négocier. En marge de ces négociations, certains employés disent craindre avec les revendications à n’en point finir qui fragilisent l’entreprise. Une employée sous le couvert de l’anonymat nous a fait parvenir une lettre ouverte au Président Ouattara.
Excellence Monsieur le Président,
Je suis une employée de la RTI depuis quelques années. Quand j’ai été recrutée en bonne et due forme au sein de cette entreprise, j’ai été très enthousiaste de travailler dans cette institution médiatique. Quelques de mes collègues sont ici depuis la création de cette entreprise. Mais aujourd’hui, je suis très attristé par la façon dont les choses se passent.
Je souhaite partager avec vous certains faits vécus ici même à la RTI afin de solliciter votre intervention en tant que chef d’Etat. Vous avez peut-être entendu parler de la récente grève qui a eu lieu à l’entreprise. Je n’ai pas été surpris car votre gouvernement nous avait fait des promesses qui n’ont jamais été tenues. Les promesses de 2014, 2015 et 2016 étaient des promesses faites par des membres du gouvernement qui sont les mêmes aujourd’hui ; c’est pourquoi nous ne pouvons plus leur faire confiance.
La première promesse était le paiement des arriérés. Votre gouvernement a promis de payer tous nos arriérés de salaires depuis 2012 mais ce n’est qu’en janvier 2016 que nous avons commencé à recevoir un peu d’argent (environ 20% de ce qu’ils nous doivent). Cela aurait au moins pu nous permettre de survivre jusqu’à présent ; mais non, vous avez même réduit notre salaire pendant trois mois (mai-juin-juillet), obligeant les employés à se mettre en grève. Des milliers de personnes dans le pays sont dans cette situation.
La deuxième promesse était le paiement de nos salaires qui étaient censés être versés d’ici février 2016 mais ce n’est qu’à l’heure actuelle qu’ils nous paient (encore une fois, environ 20 % de ce qu’ils nous doivent). Est-ce là votre idée des promesses ? Nous vous remercions de confirmer qu’avec tous ces problèmes, nous ne pouvons plus vous faire confiance.
Comme si cela ne suffisait pas, des personnes comme Gilbert Bécoué, qui est privé de son salaire depuis des mois parce qu’il est avec un autre parti politique opposé au vôtre ; aussi M. Koné Issaka qui mérite sa promotion depuis 2008 ; et beaucoup d’autres restent encore victimes de cette situation. Ils n’ont pas reçu leurs indemnités en 7 ans, sans compter l’argent qui leur est dû.
Des milliers d’employés ont quitté cet endroit en raison du non-paiement de leurs salaires et indemnités, y compris un certain nombre de cadres qui ont été démis de leurs fonctions injustement par M. Konaté Issiaka, le directeur général de la société, uniquement parce qu’ils sont opposés à votre parti. Malgré cela, la plupart des chefs de divisions et de services continuent à y travailler parce que nous avons besoin de notre salaire, même s’il est payé en retard ou avec un si petit montant.
C’est incroyable mais vrai que ces gens qui sont arrivés en 2013 et nous ont gouvernés pendant trois ans ne parlent que de taxes et d’impôts sans rien faire de sérieux pour le pays ! Nous ne comprenons pas pourquoi vous autorisez de telles choses : des promesses qui ne seront jamais tenues juste pour des raisons politiques..Vous nous aviez promis que nous serions payés 25% de notre salaire comme indemnité de logement (décret n° 2012-1224 du 27 octobre 2012) et nous n’avons été payés que deux fois : une fois en 2014 et une autre fois en 2016. C’est la même situation pour les indemnités telles que l’indemnité de téléphone, l’indemnité de nourriture, l’indemnité de sécurité, etc. Ils continuent à promettre mais rien ne se passe ! Vous n’avez besoin que d’un seul jour pour résoudre ce problème. Mais vous restez silencieux depuis le début…
Nous nous demandons pourquoi…. Je peux vous assurer que les employés de RTI sont des gens honnêtes qui veulent simplement que leurs salaires soient actualisés. Et si la société a besoin d’argent, pourquoi ne pas la vendre ? Il y a des partenaires dans le monde entier – des Tunisiens, des Nigérians – qui ont démontré leur volonté d’investir. Nous sommes des contribuables, vous savez !
La gestion de la RTI est la même qu’avant, rien n’a changé. La seule chose qui est nouvelle est M. Konaté qui est toujours là malgré tous ces problèmes parce qu’il appartient à votre parti.
Mais maintenant que nous n’avons plus d’espoir, notre patience est à bout et vous devez ramener cette société dans le service public afin qu’elle soit transformée en une autorité indépendante comme cela a été promis avec le décret n° 2012-288 du 20 février 2012 – APA. Maintenant vous dites que cela se fera plus tard… Quand ? Et combien de temps devons-nous encore attendre ? Vous vouliez que nous fassions grève mais malheureusement la majorité des employés ont repris le travail après 3 jours de grève.
Maintenant que nos salaires sont payés, vous pouvez voir que les gens sont heureux de reprendre la grève si nécessaire ! Et si cela ne met pas fin à l’injustice dont nous sommes victimes depuis des années, nous serons obligés de quitter nos emplois et d’aller ailleurs. M. Issiaka Koné qui est responsable du problème doit également être licencié – il est inutile ! Cet homme a fait plusieurs promesses mais rien n’a été fait. Vous dites que son départ résoudrait tout ? Nous ne faisons que l’attendre. Il doit être licencié sans plus attendre !
Maintenant je me demande : Sont-ils des hommes ou des souris ? Lorsqu’ils sont venus, ils nous ont promis une indemnité de logement de 25% qui n’avait jamais été accordée depuis la création de la RTI en 1982. Il s’agit de 7 milliards de FCFA qui n’ont jamais été payés à ses employés.
Aujourd’hui, ils ne sont plus que 2500 FCFA par jour en moyenne. Comment pouvons-nous vivre ainsi ? Nous ne négligeons pas notre travail mais sans assez d’argent, que pouvons-nous faire ? Ce n’est pas normal ! Vous connaissez le proverbe : « La grenouille ne boit pas l’eau de la mare dans laquelle elle vit » (Si on vous donne un petit salaire, vous vous en contenterez)
Eh bien, je leur dis de démissionner et de laisser d’autres personnes plus sérieuses gérer la RTI… Quand toutes ces personnes sont venues de Conakry , on leur a donné des maisons grâce au fonds de logement créé par le décret n° 2012-288 du 20 février 2012 – ABS à cet effet. Mais depuis qu’ils ont été ici, beaucoup ont abandonné leurs maisons. Ils n’en ont plus besoin. Ils ont construit des maisons dans la brousse…
Donc, ce sont des gens inutiles qui ont détruit la RTI…
En bref, je vous demande de résoudre rapidement ce problème en renvoyant M. Konaté et son équipe ou nous serons obligés de quitter nos emplois ! Nous ne voulons pas partir mais si tant de temps s’est écoulé sans aucun résultat pour nos familles, cela devient inévitable car chaque jour il y a un problème d’argent à la maison. Les enfants doivent manger, les parents doivent aussi manger. Et cette allocation de logement est déjà due depuis 2012 !
J’espère que vous agirez rapidement pour que nous puissions vivre dans de meilleures conditions que celles-ci….. Merci de me lire.
MR IBRA