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Voici celui dont le scandale est arrivé

La semaine de Pâques et la semaine suivante ont été chargées en Côte d’Ivoire, en raison de la hausse inexpliquée du prix de la data par les opérateurs du secteur des télécommunications, comme Orange, Mtn et Moov, auxquels il faut ajouter l’Artci, le régulateur du secteur des télécommunications. doit défendre les intérêts des consommateurs ivoiriens.

Côte d’Ivoire : l’étrange crise des données ou la nécessité de regarder l’État

Pour une fois les Ivoiriens, dans une unanimité qui n’est pas de façade, se sont unis pour dénoncer cette énième hausse qui ne fait qu’aggraver la vie chère, leur lot quotidien.

Mis au pilori, acculés par des opérations de boycott, les opérateurs du secteur de la téléphonie ont été contraints à contrecœur de revenir aux anciens tarifs, même s’ils étaient encore jugés excessifs.

Mais si on peut à juste titre attaquer Orange, Mtn et Moov, on ne peut oublier d’attaquer surtout Artci, qui est l’œil, l’oreille et la bouche de l’État dans ce secteur lucratif.

Il est inimaginable que l’augmentation du prix des données ait eu lieu à l’insu de l’État. Quelqu’un dit même que cette augmentation est une initiative de l’État à travers l’Artci, qui aurait donné une injonction aux entreprises dans ce sens.

L’Artci et l’Etat de Côte d’Ivoire ne sont pas étrangers à ce désagrément causé aux Ivoiriens

Il serait incongru de croire un seul instant qu’une hausse du prix d’une denrée puisse avoir lieu sans l’aval de l’Etat de Côte d’Ivoire ou de son représentant.

L’Artci et l’Etat de Côte d’Ivoire ne sont donc pas étrangers à ce désagrément causé aux Ivoiriens.

Par conséquent, même si nous dénonçons et accablons Orange, Mtn et Moov qui ont rempli une demande qui leur était adressée, nous devons avant tout nous attaquer à l’État et à son démembrement dans le secteur, qui est l’Artci.

Mais peut-on raisonnablement s’étonner de cet état de fait ? Certainement pas.

Après avoir écumé les marchés financiers par le biais d’émissions d’obligations, de crédits et autres dons, la marge de manœuvre de l’État semble se rétrécir, d’autant que la dette connaît une croissance exponentielle.

Si les marges de manœuvre externes se réduisent, il est nécessaire de réorienter la recherche de financement en interne, afin de continuer à financer des travaux prestigieux.

En conséquence, les entreprises recevront une forte contribution pour suivre le rythme. Il ne serait donc pas faux de croire que le litige entre Orange, Mtn et Moov et les consommateurs ivoiriens est lié au fait précité.

Enquêter sur les causes de la crise…

Dès lors, le reproche fait aux opérateurs du secteur de la téléphonie pour les désagréments subis est compréhensible. Mais s’arrêter à ce niveau, c’est juste s’attaquer aux effets, pas chercher la cause.

C’est regarder la pointe de l’iceberg sans savoir que la partie la plus importante se trouve sous la masse d’eau. Même si l’Artci, qui représente l’Etat, a parfaitement interprété « Ponzio Pilato », c’est elle qui a provoqué le scandale.

Il doit donc rendre des comptes au peuple ivoirien. Mais il y a quelque temps, on rappelait à juste titre que le premier magistrat de ce pays, avait déclaré alors qu’il était encore dans l’opposition, et candidat à la présidentielle de 2010 : « … mon métier, c’est de chercher de l’argent… ».

Il y avait beaucoup d’Ivoiriens qui s’imaginaient alors que l’homme sortirait et trouverait cet argent pour leur bonheur infini.

Mais il est certain que, extérieurement, les sources de financement ne sont pas inépuisables. Alors l’emprunt excessif (oui, rien n’est gratuit sur cette terre qui est la nôtre), est un carcan qui peut étrangler toute action.

Ainsi « la recherche de l’argent » ailleurs, et surtout à l’intérieur, s’impose à lui comme une nécessité absolue pour tenir toutes ses promesses.

Responsabilité de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Les entreprises et les consommateurs sont donc désormais la cible. Sinon, peut-on raisonnablement penser que les boulangers puissent se réunir et décider unilatéralement de l’augmentation du prix du pain baguette ? Certainement pas.

Ensemble, interdisons ceux qui ont commencé « la résistance » et lancé l’accusation de « lutte ».

Mais désormais leurs yeux doivent se détourner d’Orange, Mtn et Moov, pour se focaliser sur celui pour qui toute hausse de prix est possible : l’Etat de Côte d’Ivoire.

C’est lui qui fouille sans retenue dans les trous des poches des consommateurs ivoiriens. Donc avec le pays.

Mais s’il y a eu un soir en Eburnia, il y aura sûrement un matin et l’ivraie sera séparée du vrai.

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