Le chef de la diplomatie européenne, Josep BORRELL, a informé ce lundi 28 mars le Parlement européen de la décision de cessation de certaines formations et les entraînements de EUTM destinés au renforcement des capacités des Forces armées maliennes engagées depuis 2012 dans une croisade contre les terroristes .
Josep BORRELL a été auditionné par le Parlement européen le lundi 28 mars où on a encore été question du Mali où seront déployés des mercenaires russes dont la présence est jusque-la démentie par les autorités nationales.
Redoutant la présence de ces forces, l’Union européenne, à travers son chef de la diplomatie, en marge de la dernière Assemblée générale des Nations unies, a confirmé qu’une implication du groupe privé russe Wagner au Mali affectait « sérieusement » les relations entre l’Union européenne et Bamako.
C’est dans ce cadre qu’une mission de clarification a été envoyée à Bamako en vue de rencontrer les autorités de la Transition sur le sujet.
« Nous venons de recevoir la réponse de la junte à nos demandes pour la poursuite des missions de formation et nous n’avons pas les garanties nécessaires pour continuer », de déclarer Josep BORRELL lors d’une audition devant le Parlement européen rapporté par Euractiv France .
En effet, l’UE cherchait des assurances auprès de la Transition de ne pas mettre les soldats formés par ses missions au service du Wagner réputé, selon des Occidentaux, de constituer des exactions et des violations des droits de l’homme.
À défaut d’obtenir ces garanties, Josep BORRELL a ajouté : « nous n’allons pas les (MDRL les formateurs européens) retirés, car il faut l’unanimité des États pour cela et nous n’avons pas ».
En attendant, le chef de la diplomatie européenne, M. BORRELL, a indiqué au Parlement européen avoir proposé « de recalibrer les activités opérationnelles dans les domaines les plus sensibles ».
Pour lui, un redimensionnement des missions est inévitable et une suspension de certaines activités est nécessaire.
Déjà, il a été informé que les commandants des missions de l’UE avaient reçu l’ordre de cesser certaines formations et les entraînements.
Une première discussion est prévue mardi au niveau des états de l’UE et les décisions seront prises lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères en avril, at-il ajouté sans donner plus de précision.
En clair, c’est l’équation du Centrafrique qui se dessine pour notre pays, à travers laquelle l’UE veut obliger les autorités de la Transition à faire un choix » Eux » ou » Nous ». Un pair risqué pour les deux partenaires qui pourraient aboutir à la suspension de la coopération militaire de formation de nos soldats comme ça a été le cas en Centrafrique.
En effet, les responsables militaires du pays sont unanimes sur la pertinence et la nécessité de la formation de la Mission EUTM dans l’aguerrissement de nos soldats et de leur capacité opérationnelle.
L’UE a engagé plusieurs centaines de militaires et d’experts dans deux missions de formation au Mali, l’EUTM pour les forces armées et l’EUCAP Sahel-Mali pour la police. Le mandat de l’EUCAP, approuvé en 2015, a été prolongé au 31 janvier 2023. Celui de l’EUTM, depuis 2013, court jusqu’au 18 mai 2024.
PAR SIKOU BAH