Ce qui se passe dans la gestion des fonds d’hygiène doit être abordé afin que l’institution d’une journée d’hygiène n’échoue pas. En effet, le chef du gouvernement a essayé de suivre de bons exemples avec la mise en place de Beceya Don, une journée d’hygiène chaque mois. Bien que cette initiative soit la bienvenue, elle risque d’être de courte durée en raison des mauvaises pratiques des services locaux qui ne parviennent pas à combattre l’inactivité et le manque de résultats. La culture de la responsabilité est loin d’être une priorité pour les Maliens, qui savent qu’elle est la condition d’une transition réussie.
La poussière est la chose la plus courante dans les rues de Bamako, où le goudron a tendance à disparaître sous le sable. On a l’impression que les gens ont tout laissé aux autorités. Des initiatives sont en cours pour faire de Bamako la belle capitale qu’elle était autrefois. Nous avons vu que Choguel a commencé son engagement politique par de grands efforts de gestion des déchets. Mais les autres acteurs qui devraient compléter l’action du premier ministre sont dans les limbes. Plus d’un an plus tard, la situation est alarmante : les déchets inondent toute la capitale, alors même que le district de Bamako dispose de services spécialisés dans la gestion des déchets. Le travail entamé par le Premier ministre doit être accompagné par les acteurs de la base, ceux qui ont la main dans la patte.
On note un silence impressionnant des autorités du district sur les dépôts de transit, ce qui devrait permettre aux quartiers de Bamako de respirer. Le ministre en charge de l’assainissement et ses subordonnés donnent l’impression qu’ils n’ont aucune solution pour l’évacuation des ordures qui grandissent de jour en jour. Le début de la saison des pluies a confirmé que les autorités municipales se sont jusqu’à présent moquées de l’hygiène. Après les pluies, il était presque impossible de conduire dans la ville de Bamako à cause de la saleté qui envahissait les rues, notamment la boue qui accompagnait le ruissellement.
Les milliards dépensés par le gouvernement pour nettoyer les caniveaux avant le début de la saison des pluies n’ont pas été bien gérés. Nous avons vu plusieurs municipalités ordonner le nettoyage des gouttières. Mais personne dans la municipalité n’a signalé le fait que des déchets de caniveau étaient laissés sur le bord de la route. Dès les premières pluies, ces ordures sont retournées dans les caniveaux dans l’indifférence totale des citoyens, qui savent que l’argent public est dépensé pour transporter les ordures hors de la ville.
Certains affirment que le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement porte une grande part de responsabilité dans ce qui se passe. Selon eux, il s’est contenté de regarder les municipalités faire semblant de travailler. Il n’y avait aucun contrôle sur l’exécution des travaux pour lesquels l’État a dépensé des milliards. Dans ces conditions, le Président Assimi doit faire un effort simple pour changer la situation sanitaire de Bamako en exerçant un contrôle strict sur l’utilisation de l’argent public. En attendant, de nombreux observateurs estiment que les autorités n’ont besoin que de temps pour mettre en œuvre le plan de nettoyage des quartiers de la capitale.
Soumala Diarra
Source : LE PAYS