Le professeur Eloi Keïta, scientifique exerçant en France, réagit à notre éditorial sur les propos médiatiques virulents de l’ancien ministre Seydou Traoré à l’encontre de l’actuel Premier ministre et chef du gouvernement, le Dr Choguel K. Maïga. Sans vouloir entrer dans des considérations crypto-personnelles, nous a-t-il dit au téléphone, il livre ce qu’il sait des agissements de l’homme en qui le Colonel Assimi Goïta a porté son choix, le jour même de son investiture le 07 juin 2021 comme deuxième Président de la Transition, après l’historique et spectaculaire opération de rectification de la Transition réussie le 24 mai 2021, deux semaines seulement auparavant. Le contexte politique indique, selon lui, que le nouveau chef de l’État, qui apparaît comme un très bon stratège militaire, avait aussi une bonne connaissance des acteurs du moment, notamment de ce que représentait réellement le M5-RFP, dont le leader incontestable est le Dr Choguel Kolla Maïga, une intelligence politique hors du commun. Bref, il serait trop long de rapporter l’intégralité de notre entretien téléphonique après qu’il nous ait fait parvenir son avis.
Filaké était trop en colère ! Dans son éditorial (Le National n° 535 du jeudi 22 juin 2023), il s’est jeté comme un taureau blessé, cornes levées, sur un ancien ministre de la République coupable à ses yeux de mener une campagne meurtrière contre le chef du gouvernement, non sans insinuer que lui, bon petit Peulh accroché à la vertu, était entretenu par des fonds occultes provenant des services du Premier ministre. Je n’ai pas vu le pamphlet publié par l’ancien ministre incriminé par l’éditorial, mais, comme dirait le personnage de Corneille, dans sa noble fureur, je reconnais le pur-sang dans ce petit Diallo et je suis sûr que, puisque nous sommes en pleine période de refondation, si mon ancêtre Soundjata Keïta revenait prêter main forte aux Assimi et aux Choguel et à tout le peuple malien, il demanderait que ce fantassin soit nommé à la tête des contingents qui seront sous son autorité. Dans cette agréable introduction, je voudrais dire mon admiration à Amadou N’Fa Diallo pour la clarté et la pertinence de ses éditoriaux, qui sont passés d’un par semaine le mercredi à deux le lundi et le jeudi, sans aucun signe d’épuisement. Bref, il est vraiment de son temps et fait du bien à la jeune génération. Personnellement, je pensais qu’il était « nourri » par Choguel, qui est « son mentor », « son parrain », etc., mais j’ai été ravi d’apprendre dans l’éditorial précité que son attachement est pour le colonel Assimi Goïta, un attachement viscéral qu’il pense partager avec feu le capitaine Bakary Goïta, le père du président de la transition. Il s’agit là d’une déclaration que toute personne dotée d’un minimum d’intelligence devrait pouvoir comprendre, car Diallo a vécu les événements sociaux des quarante derniers événements politiques du Mali, ce qui fait de lui un témoin privilégié de l’histoire générale du pays au cours d’une génération. Admettre publiquement qu’il est lié aux actions d’Assimi Goïta, qui n’appartient pas à sa génération de copains, devrait fermer la porte aux détracteurs.
Reprenant mon souffle après cette digression qui, je l’espère, n’est pas ennuyeuse, je voudrais compléter les points positifs que Diallo a donnés au Dr Choguel Kokalla Maïga. En tant que scientifique travaillant en étroite collaboration avec des scientifiques, je peux témoigner d’un fait qui a été porté à ma connaissance et que j’ai naturellement recoupé pour en établir la certitude. Les Maliens se souviendront qu’il y a quelques années, en 2010 et 2015, si ma mémoire est bonne, Bamako, la capitale du Mali, a été particulièrement visée par des attaques terroristes qui ont semé la panique et la psychose. En effet, deux lieux très fréquentés, le restaurant La Terrasse et l’hôtel de luxe Radisson-Blue, ont été la cible d’attaques terroristes sanglantes. Dans le cas du Radisson-Blue, l’histoire populaire raconte que c’est un certain colonel Assimi Goïta qui, avec une équipe de forces spéciales, a réussi à s’emparer du restaurant et à libérer les otages en neutralisant les assaillants. Je n’en ai aucune preuve officielle, mais j’espère sincèrement que c’est vrai. Ce que je sais avec certitude de ces deux tristes événements, c’est que le Dr ChoguelK. Maïga a été en tout cas le héros invisible de ces épisodes. Peu de Maliens savent, ainsi que les spécialistes du monde entier, que c’est grâce à l’actuel Premier ministre, qui ne l’était pas à l’époque, que ses connaissances ont été utilisées pour trouver des équipements de télécommunications ultramodernes et sophistiqués qui, mis à la disposition de l’État malien, ont permis de neutraliser des centaines de terroristes et d’arrêter même certains des plus dangereux d’entre eux. Comme l’a dit notre chroniqueur, Choguel est titulaire d’un doctorat en ingénierie des télécommunications, spécialisé dans les communications par satellite. Dans cette catégorie, je ne connais pas un de ses pairs au Mali, donc je ne crains pas de trouver un imitateur en Afrique.
La fin de la cabale Wardossen
Toujours à propos de la traque et de la neutralisation des terroristes qui avaient juré de décapiter le Mali, il faut noter que ce sont les mêmes équipements de télécommunications ultra-modernes et sophistiqués indiqués par Choguel et acquis grâce à lui au prix de près de 04 milliards de francs CFA (si je ne me trompe pas) qui ont permis l’arrestation du terroriste Wardossen (excusez l’orthographe de son nom) qui avait défrayé la chronique en narguant les forces de l’ordre, après s’être évadé de façon rocambolesque de la prison centrale de Bamako, au prix de la vie de certains de ses codétenus. Cette fin de cabale a été une opération bien menée. Elle a été suivie, toujours grâce au matériel « chogueliste », par l’arrestation des terroristes qui avaient perpétré les attentats sensationnels de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) et qui avaient réussi à échapper à tous les pièges qui leur avaient été tendus, pour se réfugier au Mali, à Gossi et à Tombouctou. Il ne faut pas occulter l’origine du charnier de Gossi, qui n’était pas sous contrôle militaire malien. Dans tous ces cas, ce sont les services de renseignement et de sécurité, mais aussi l’armée, qui sont les protagonistes de ces succès.
Choguel, le renseignement allié des services….
Toujours dans la même veine, mais cette fois-ci en matière de criminalité économique, je tire mon chapeau au Dr Choguel-Kokalla Maïga, qui a une vision et un savoir-faire qui riment avec savoir opérer, un véritable tacticien capable de débusquer les carnivores de leurs cachettes. En effet, je ne me souviens plus de l’année, mais si ce n’est pas très loin dans les trente dernières années, Choguel était, je crois, ministre de l’Industrie et du Commerce. Devant l’ampleur de la fraude fiscale, il a acheté une machine performante, d’un coût de 3 milliards d’euros, qui lui a permis de découvrir le volume des transactions des opérateurs économiques, c’est-à-dire le volume d’argent qui échappait au fisc, au trésor public, un butin faramineux qui n’était autre que l’argent pris aux Maliens. La conséquence de cette guerre économique est l’augmentation des recettes publiques.
Je voudrais m’arrêter ici. Mon éducation chrétienne ne me permet pas de flatter, mais m’oblige à témoigner de ce que je sais être vrai. Et ce que j’ai appris de Choguel, et face aux inimitiés irréductibles qui se développent jour après jour contre lui, et que je trouve être de l’ingratitude envers un homme qui travaille sans relâche au service de son pays, est une raison importante pour moi de m’exprimer. Pour moi, Choguel est un bien national à protéger et à préserver. Il est insensé de le sacrifier sur l’autel de l’ambition égoïste, voire de la rancune crypto-personnelle.
Professeur Eloi Banda Keïta