Dans une note sur la situation économique du Mali en 2023, la Banque mondiale constate que l’économie malienne a montré des signes de résilience malgré les chocs climatiques et les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’inflation alimentaire élevée et les infestations de ravageurs affectant la production de coton.
Selon la note intitulée : Renforcer la résilience financière des agriculteurs face à la sécheresse, la croissance du PIB est estimée à 1,8%, soutenue par la reprise des cultures vivrières et la résilience de l’or et des télécommunications. La note poursuit en indiquant que l’inflation annuelle moyenne a augmenté pour atteindre 9,7% en 2022, principalement en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires.
En termes de projections, le rapport souligne que les perspectives pour 2023 sont soumises à des risques liés au calendrier électoral et au resserrement des conditions financières. En outre, la hausse du coût du financement sur le marché régional au cours des 12 derniers mois apparaît comme un risque majeur, compte tenu des besoins de financement intérieur brut du Mali.
Selon la note, le resserrement de la politique monétaire a entraîné une hausse des rendements des bons du Trésor à 6-12 mois et à 5 ans pour les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Les risques de liquidité et de refinancement et les difficultés des finances publiques qui en découlent pourraient peser sur l’économie et la société dans son ensemble, en réduisant les dépenses sociales et les investissements et en exacerbant potentiellement l’accumulation des arriérés. Le rapport consacre le deuxième chapitre au financement des risques de catastrophes et aux outils d’assurance pour réduire les impacts socio-économiques négatifs des chocs climatiques. Il montre que le Mali a subi au moins 40 chocs climatiques majeurs entre 1970 et 2020, les sécheresses affectant environ 400 000 personnes par an et réduisant les revenus agricoles liés aux récoltes de près de cinq milliards de francs CFA par an. Cependant, il serait possible de renforcer la résilience financière face à cette sécheresse en mettant en place des instruments pour protéger des secteurs importants tels que le pastoralisme et l’agriculture.
Le financement et l’assurance des risques de catastrophes fournissent des mécanismes pour réduire les impacts socio-économiques négatifs des chocs climatiques. Selon Daniel Pajank, coordinateur de la Note sur la situation conomique du Mali en 2023, ces mécanismes peuvent fournir un financement opportun et ciblé en réponse ou en prévision d’un choc. Il a ajouté que 15 % de la superficie du Mali se prêtent idéalement au financement et à l’assurance contre les risques de catastrophes, sur la base d’un indice pour les agriculteurs, tandis que 10 % supplémentaires pourraient être rendus disponibles après une analyse plus approfondie.
Boubacar Patao