Nous avons déjà publié des articles sur la gestion du matériel appartenant au contingent et sur la cession des actifs de la MINUSMA dans le cadre de son retrait du Mali, conformément aux règles et procédures de l’ONU. Cette fois-ci, nous traitons de la fermeture des camps.
La résolution 2690 du Conseil de sécurité du 30 juin 2023 a mis fin au mandat de la MINUSMA à la demande des autorités maliennes de retirer la Mission sans délai. Elle fixe les conditions d’un retrait sûr, ordonné et coordonné avant le 31 décembre 2023. La phase de liquidation de la Mission débutera le 1er janvier 2024.
La MINUSMA quitte le Mali après une décennie de présence, au cours de laquelle elle a établi 12 camps dans le nord et le centre du pays, en plus de son quartier général à Bamako. Conformément à l’Accord sur le statut des forces (SOFA) de la MINUSMA, ces sites ont été mis à la disposition de la Mission par les autorités maliennes. Alors que la Mission entre dans sa phase finale, avec les trois premières fermetures de camps à Ogossagou, Ber et Goundam déjà achevées, la remise formelle de ces sites conformément aux règles et règlements de l’ONU est un élément clé du plan de retrait de la MINUSMA, en coordination avec les autorités maliennes.
Nous décrivons ici le processus de fermeture et de remise des camps.
Tout d’abord, conformément aux directives de l’ONU, la MINUSMA ne transfère officiellement les camps qu’aux autorités civiles de l’Etat. Dans ce contexte, la Mission est en contact permanent avec les autorités maliennes aux niveaux national et régional.
Pendant ce temps, le personnel et l’équipement de la MINUSMA, y compris ceux des pays contributeurs de troupes et de police, sont retirés des camps afin de minimiser les risques, en coordination avec le gouvernement du Mali. Les équipements appartenant aux pays contributeurs de troupes et de police, tels que les véhicules blindés, les armes et les munitions, sont systématiquement retirés en priorité. La mission laisse derrière elle des infrastructures et des équipements tels que des installations de traitement et de gestion des eaux usées, des réseaux de production et de distribution d’électricité et des bureaux meublés.
Sécurité environnementale
Une fois le personnel et l’équipement retirés, la MINUSMA doit s’assurer que le camp est laissé dans un état sûr et fonctionnel, ce qui inclut l’enlèvement de tout produit chimique ou déchet dangereux. Tous les efforts sont faits pour achever le nettoyage de l’environnement dans le temps et les capacités disponibles. Avant la signature, une dernière inspection environnementale conjointe du site est menée avec des représentants du gouvernement malien, sous la coordination du ministre de l’environnement. En outre, le Service de lutte antimines des Nations unies (UNMAS) effectue une étude de réhabilitation de la zone de combat pour s’assurer qu’aucun explosif n’a été laissé sur place, et ce rapport est inclus dans les documents qui seront signés par les autorités.
Certification par les autorités
Lorsque la Mission est sur le point de quitter un camp, la MINUSMA et le représentant civil des autorités maliennes – Gouverneur de région ou Préfet ou Sous-préfet – signent un certificat contenant, entre autres, un rapport d’inspection du site, une liste des infrastructures restant sur le site et un rapport environnemental.
La remise formelle des camps à l’Etat malien est une étape importante dans le processus de retrait de la MINUSMA du Mali. Il symbolise la fin de la présence et de la responsabilité de la MINUSMA dans le camp et la zone qu’il couvrait, puisque la Mission transfère les responsabilités de son mandat aux autorités maliennes, avec la contribution éventuelle de l’équipe pays des Nations Unies, du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) et d’autres parties prenantes.
Les soldats de la paix se retirent du Mali, mais l’engagement de l’ONU sur le terrain reste fort. Les Nations Unies continueront donc à apporter un soutien multiforme au gouvernement et au peuple maliens dans leurs efforts pour parvenir à une paix et un développement durables.