Décisions unilatérales, intimidations, licenciements sans précédent et baisses de salaires sont autant de manquements que le syndicat d’Orange-Mali reproche au directeur général, Aboubacar Sadikh Diop, au directeur général adjoint, Sanon Fatogoma Aristide et au directeur des ressources humaines, Abdoulaye Dicko. En conséquence, ils exigent que ces trois personnes rendent immédiatement leur tablier.
Dans l’une de ses dernières éditions, le journal LAlerte a publié un livre sur l’embryon de la crise Orange-Mali. Elle est sur le point de prendre forme et de devenir un véritable phénomène. Depuis l’entrée en fonction du nouveau directeur général d’Orange-Mali, il y a un peu plus de 10 mois, rien n’est plus pareil. C’est du moins la conclusion que l’on peut tirer en écoutant les propos des responsables syndicaux le vendredi 26 mai 2023. Ils se sont exprimés lors d’une conférence de presse devant le bâtiment, en présence de nombreux travailleurs. Pour obtenir gain de cause, les deux syndicats unissent leurs efforts. Il s’agit de l’Organisation syndicale des travailleurs d’Orange-Mali (Ostom), affiliée à la Centrale syndicale des travailleurs du Mali (Cstm), et du Syndicat des travailleurs d’Orange-Mali (Syntom), affilié à l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm).
Selon les conférenciers, l’objectif de l’activité est d’informer l’opinion publique nationale et internationale sur les actions du directeur général, du directeur général adjoint et du directeur des ressources humaines. Selon eux, toutes les négociations qu’ils ont entreprises pour parvenir à un consensus ont souffert de la négligence de la direction. En conséquence, plus de 700 employés ont décidé d’exiger le départ définitif de ces trois personnes de l’entreprise.
Dans son discours, le syndicaliste Eric Kita a déclaré que les décisions unilatérales de la direction nuisent à leurs conditions de vie. Il a également dénoncé les manœuvres d’intimidation de la direction, les menaces, les licenciements abusifs et la réduction des salaires de dix travailleurs et membres du syndicat. Il estime que cet état de fait constitue une entrave à la Constitution du Mali.
Après lui, Moussa Camara, alias Dadis selon les personnes qui le connaissent, a expliqué le contenu de leur pétition. Il a d’abord parlé de la frustration des travailleurs. Celle-ci, dit-il, a entraîné le ras-le-bol de l’ensemble du personnel. Selon lui, sur les 800 employés de l’entreprise, plus de 700 ont dit oui au départ des trois personnes. Et ce, après que le conseil d’administration ait été saisi de la question.
Selon lui, après des réunions avec des personnes de bonne volonté pour le changement, rien n’a été fait. Il a reproché au directeur des ressources humaines d’avoir rompu les négociations. M. Camara est revenu sur certains avantages que la direction actuelle menace. Selon lui, il s’agit notamment du retard de deux mois dans la certification des salaires. À cet égard, il affirme que le directeur traîne les pieds. Si l’on en croit M. Camara, le PDG essaie de gagner du temps sur le projet d’entreprise numérique. D’autre part, le PDG traîne les pieds sur les caravanes et la prime exceptionnelle, une bataille qui a été gagnée au Sngal.
Selon Camara du syndicat, les 10 % d’augmentation sont ramenés à 5 %. Selon lui, les employés sont confrontés à d’autres problèmes, tels que le blocage des postes de chefs de service et la prime Sonatel, qui était payée sans problème auparavant.
La crise qui dure depuis un certain temps dans cette société de téléphonie mobile est sur le point de se manifester dans toute sa gravité. Si aucune mesure n’est prise, les utilisateurs risquent d’être la cible d’une plaisanterie qu’ils n’ont pas inventée.
Bazoumana KANE