Aller au contenu

Déclaration de guerre au Mali : le Parena et Aliou B. Diallo de l’ADP-Maliba dénoncent la violation de la nouvelle Constitution


Le coup d’Etat militaire contre le Président de la République du Niger fait la une de l’actualité depuis plusieurs jours. Le 31 juillet, les chefs d’Etat et de gouvernement du CADO ont pris des sanctions sévères à l’encontre du Niger. Ils ont menacé d’intervenir militairement si l’ordre constitutionnel n’était pas rétabli dans un délai d’une semaine. Par la suite, les gouvernements du Burkina Faso et du Mali ont publié une déclaration commune de soutien aux autorités nigériennes et ont mis en garde contre toute intervention militaire au Niger. Cette déclaration de Ouagadougou et de Bamako a suscité des réactions de la part de certains partis politiques et dirigeants maliens.

Le Parti pour la Renaissance Nationale (Parena), dirigé par l’ancien ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiebil Dram, et le président d’honneur de l’ADP-Maliba, Aliou Boubacar Diallo, ont réagi le mardi 1er août. Ils se sont désolidarisés du communiqué commun des gouvernements de transition du Mali et du Burkina Faso. Dans ce communiqué, les deux gouvernements menaçaient d’entrer en guerre, voire de quitter la Cdao, si l’organisation sous-régionale mettait en œuvre sa décision d’intervenir militairement au Niger. Dans son communiqué, le Parena a condamné la violation de la nouvelle Constitution malienne du 22 juillet par le communiqué du gouvernement malien de transition. Le parti de Tibil Dram a souligné que l’article 187 de la nouvelle Constitution stipule ce qui suit : Tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien. Selon cet article, nul ne peut soutenir un putsch, ni au Mali, ni au Niger, ni ailleurs.

Le parti a également appelé les autorités de transition à respecter la Constitution promulguée le 22 juillet, dont la date n’a pas encore été fixée. Le Parti du blier a également encouragé le gouvernement de transition à se concentrer sur la lutte contre les groupes terroristes qui continuent d’étrangler notre pays, en évitant toute dispersion inutile. L’urgence est de libérer l’ensemble des localités et leurs populations qui sont sous le joug des coalitions terroristes, a souligné le parti. Selon le parti, le retrait du Mali de la CEDEAO ne relève pas d’un gouvernement de transition. Enfin, pour le Parena, le rétablissement de l’ordre constitutionnel va de pair avec l’établissement de relations harmonieuses avec la communauté sous-régionale, c’est-à-dire la CEDEAO », peut-on lire dans le communiqué de presse. Le président d’honneur de l’ADP-Maliba, Aliou Boubacar Diallo, a fait des commentaires similaires. M. Diallo a exprimé son opposition à l’entrée en guerre du Mali. Estimant que les coups d’État sont une impasse, il s’est opposé à la généralisation des coups d’État comme moyen de prise de pouvoir. Il a également réaffirmé les principes du parti dont il reste le président d’honneur. Je suis pour la paix et je resterai toujours pour la paix », a-t-il déclaré. Le président d’honneur de l’ADP-Maliba a affirmé son opposition à ce que le Mali entre en guerre pour défendre les putschistes du Niger, surtout lorsque le chef de la garde présidentielle de ce pays a été impliqué dans un coup d’État pour occuper le siège du président de la République qu’il était censé superviser. Quel choc ! Quelle débâcle démocratique ! regrette-t-il.

Le Mali quitte la Cdao

Je m’oppose également au retrait du Mali de la CEDEAO’, a déclaré M. Diallo, avant de rappeler que depuis la création de la CEDEAO jusqu’à ce jour, le Mali a contribué et payé ses cotisations pendant 53 ans. Nous ne pouvons pas sacrifier notre contribution à l’intégration sous-régionale, surtout pour défendre un coup de force inconstitutionnel’, a déclaré le président d’honneur.

Il a saisi l’occasion pour souligner que les textes fondateurs de l’ADP-Maliba stipulent que le parti lutte pour la prise démocratique du pouvoir. Comme le Parena, il a rappelé que la nouvelle Constitution du Mali stipule que tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible. Il a ajouté que le Mali ne doit pas faire la guerre pour défendre ce qu’il a lui-même interdit. Il ne faut pas nous faire croire que c’est pour défendre le peuple nigérian ! a déclaré M. Diallo. Pour lui, la priorité de la transition doit être la lutte contre le terrorisme. Nos ressources financières et nos forces armées doivent être utilisées pour combattre les terroristes qui mènent une guerre asymétrique contre nous depuis plus d’une décennie. Pour vaincre ce fléau, nous devons mutualiser nos moyens et nos stratégies avec nos voisins et avec les autres pays du Sahel et de la CEDEAO qui en sont également victimes », a souligné Aliou Boubacar Diallo. Et de conclure : « Nous ne devons pas permettre que cette débâcle démocratique devienne une réalité. Plus que jamais. L’avenir de nos sociétés doit se jouer dans les urnes.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *