Aller au contenu

Demande de retrait du Mali de la Minusma : le Burkina Faso « salue » une « décision courageuse ».

Le Burkina Faso a salué dimanche la demande de retrait de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) formulée vendredi par Bamako, estimant qu’il s’agit d’une « décision courageuse » qui s’inscrit « dans la vision » des autorités maliennes dans la lutte contre les violences jihadistes qui affectent ces deux pays voisins.

« Le gouvernement du Burkina Faso prend acte de la demande de « retrait immédiat » de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) et salue cette décision courageuse des autorités maliennes de transition », a écrit le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Oudraogo, dans un communiqué. « Le gouvernement du Burkina Faso félicite le Mali pour ce choix qui s’inscrit dans la vision stratégique de l’Etat malien dans la lutte contre le terrorisme et pour le rétablissement de la paix et de la sécurité au Sahel », poursuit M. Oudraogo. Le Burkina Faso « encourage le gouvernement et le peuple frère du Mali dans cette affirmation de la souveraineté de l’Etat malien et dans l’expression de la volonté du peuple malien d’être le seul maître de son destin », a-t-il ajouté, appelant la communauté internationale « au strict respect des choix opérés par le Mali ». Vendredi, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, avait réclamé le départ de la Minusma devant le Conseil de sécurité de l’ONU, soulignant son « échec » qui, selon lui, « fait partie du problème ». Comme le Mali voisin, le Burkina Faso est dirigé par des militaires putschistes et est engagé depuis plusieurs années dans une spirale de violences djihadistes. Dimanche, le Burkina Faso a également demandé au secrétaire général de l’ONU « de bien vouloir prendre les dispositions nécessaires pour le retrait des troupes burkinabè engagées au Mali dans le cadre de la Minusma ». Le gouvernement du Burkina Faso a également déclaré qu’il « réaffirmera sa solidarité avec le gouvernement du Mali et tous les peuples du Sahel dans la lutte contre le terrorisme ». Cette demande de départ intervient dans un contexte de dégradation constante de la situation au Mali, non seulement sur le plan sécuritaire, avec des groupes affiliés à Al-Qada et à l’État islamique qui contrôlent de larges parties du pays, mais aussi sur le plan humanitaire, avec des centaines de milliers de personnes déplacées et des millions d’autres qui auront besoin d’aide cette année. La mission de l’ONU, présente au Mali depuis 2013, a été critiquée par la population et ses dirigeants pour son impuissance, malgré le déploiement de plus de 12 000 soldats et un budget annuel de 1,26 milliard de dollars.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *