Le journaliste Olivier Dubois, otage depuis 2021, a été libéré
Le Français a été détenu pendant 711 jours au Sahel.

Olivier Dubois s’adresse aux journalistes à son arrivée à l’aéroport de Niamey le 20 mars 2023, près de deux ans après son enlèvement par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans au Mali.
AFP
Le journaliste français Olivier Dubois a été libéré près de deux ans après avoir été enlevé par des jihadistes au Mali. Lundi, il est arrivé à l’aéroport de Niamey, au Niger, en compagnie de Jeffery Woodk, un autre otage américain détenu depuis 2016.
« Je me sens fatigué mais je vais bien », a déclaré le journaliste de 48 ans à sa descente d’avion, souriant et visiblement ému, vêtu d’une chemise blanche ouverte sur un tee-shirt et un pantalon beige.
Olivier Dubois, qui ne serait pas resté au Mali pendant toute la durée de sa détention, était le seul otage français non détenu par un Etat dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.
« C’est énorme pour moi d’être ici, d’être libre, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France et à tous ceux qui m’ont permis d’être ici aujourd’hui », a-t-il ajouté devant plusieurs journalistes.
Il a également tenu à dire « un grand merci » à Radio France Internationale (RFI), qui diffuse chaque mois des messages de soutien de ses proches.
L’humanitaire américain Jeffery Woodke, enlevé en octobre 2016 au Niger, a également été libéré.
S’appuyant sur une canne, les cheveux blancs, il est apparu aux côtés d’Olivier Dubois. La Maison Blanche s’est dite « soulagée » par cette libération dans un communiqué lundi.
« Les otages ont été récupérés sains et saufs par les autorités nigérianes avant d’être remis aux autorités françaises et américaines », a déclaré lundi à l’aéroport le ministre nigérien de l’Intérieur, Hamadou Souley.
L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, a remercié les autorités nigériennes d’avoir « activement contribué à ce dénouement heureux ».
Olivier Dubois, journaliste indépendant, a été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda.
Il travaillait notamment pour Libération et Le Point, et vivait et travaillait au Mali depuis 2015 lorsqu’il a été enlevé.
Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo postée sur les médias sociaux le 5 mai 2021.
Après près d’un an de silence, une deuxième vidéo d’Olivier Dubois, 48 ans, est postée sur les réseaux sociaux le 13 mars 2022, sans indication de la date à laquelle les images ont été prises.
« Tout simplement incroyable »
« C’est tout simplement incroyable, c’est quelque chose que nous attendions depuis deux ans. Pour lui, le cauchemar est terminé, ainsi que pour sa famille. Il va pouvoir continuer sa vie, même s’il lui sera difficile d’oublier tout cela », a déclaré à l’AFP Canèle Bernard, la sœur d’Olivier Dubois.
Reporters sans frontières (RSF) s’est déclarée lundi « immensément soulagée » par cette décision.
« Nous avions eu des nouvelles rassurantes à plusieurs reprises ces derniers mois, et encore très récemment : il semblait en bonne santé, mais nous étions inquiets de la durée de son incarcération », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, interrogé par l’AFP.
La rédaction du journal Libération, à laquelle collaborait Olivier Dubois, a également exprimé son « immense joie ».
« Nous nous réjouissons de fêter son retour avec lui et remercions chaleureusement tous ceux qui ont travaillé sans relâche avec nous pendant cette longue période », poursuit Libération sur son site Internet.
Le Mali, comme ses voisins le Niger et le Burkina Faso, connaît une grave crise sécuritaire avec des attaques djihadistes récurrentes.
Les enlèvements sont l’un des graves dangers auxquels sont confrontés les journalistes, qu’ils soient locaux ou étrangers.
De nombreuses ambassades déconseillent fortement à leurs ressortissants de se rendre au Mali.
AFP
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