Aller au contenu

Exploitation minière : le Canada vend la réserve d’uranium du Mali

Si la contestation du projet de mine d’uranium de Faléa a été classée sans suite, la phase d’exploration se poursuit. En effet, la société canadienne GoviEx Uranium, qui était en charge du projet, a annoncé le 18 janvier la vente de son gisement polymétallique (uranium, argent, cuivre) de Faléa dans la région de Kayes. Le projet minier a été racheté par African Energy Metals, une autre société minière canadienne. Selon les experts, cette société prendra le contrôle de la filiale à 100 % de GoviEx, Delta Exploration Mali, pour un montant total de 5,5 millions USD.

African Energy versera 500 000 dollars au vendeur et mettra initialement 2 millions de dollars en actions ordinaires. Si la licence de Falea est renouvelée, 3 millions de dollars supplémentaires d’actions d’African Energy seront émis. Toutefois, GoviEx conservera une redevance de 3 % sur le rendement net de la fonderie.

Selon Stephen Barley, président exécutif d’African Energy Metals, le projet Falea est un projet polymétallique doté d’importantes ressources en uranium. Aujourd’hui, moins de 5 % de ces ressources ont été explorées. Il existe donc un potentiel d’exploration important pour l’uranium, le cuivre, l’or et l’argent. GoviEx a vendu le projet Falea pour se concentrer sur deux autres projets plus avancés : Muntanga en Zambie et Madaouela au Niger. La société possède des permis d’exploitation minière pour ces deux projets et s’efforce d’obtenir le financement nécessaire à la construction de la mine de Madaouela et à son entrée en production en 2025.

Toutes ces transactions se déroulent sous les yeux du grand public. Aujourd’hui, une grande partie des enjeux économiques mondiaux se joue au Mali. De nombreux pays riches veulent accélérer ces projets dans le cadre de la croissance du parc nucléaire mondial, pour produire une électricité à faible teneur en carbone, conformément aux ambitions de la transition énergétique. On peut se demander ce que la population malienne a à gagner dans cette situation, qui entraînera une augmentation de la demande d’uranium.

On s’attend à une relance des projets en souffrance, les entreprises ayant des projets prometteurs se lançant dans l’exploitation des minerais. En attendant, la population doit encore se mettre au travail pour ne pas subir le sort du Niger voisin, qui ne bénéficie pas de l’exploitation de l’uranium par la société française Areva. Par le passé, la population de Faléa avait réussi à se mobiliser fortement contre le projet d’exploitation de l’uranium dans sa région.

Soumaila Diarra

Source : LE PAYS

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *