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Expulsion d’un deuxième fonctionnaire de la MINUSMA du Mali : un message fort des dirigeants de la Transition à l’ONU

Après le cas d’Olivier Salgado, le porte-parole de la Minusma expulsé du Mali en juillet 2022 pour avoir publié sur Twitter des « informations tendancieuses et inacceptables » sur les 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako, c’est au tour du directeur de la division des droits de l’homme de la mission de l’ONU au Mali, Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, de subir le même sort. Il s’agit de la deuxième expulsion des rangs de la mission de l’ONU au Mali en moins d’un an, et c’est un message fort des autorités maliennes à l’ONU.

Toute défaillance détectée, à tort ou à raison, quelque part dans la gestion actuelle des affaires au Mali, doit nécessairement être payée. Et, comme si la Minusma dans son ensemble ne voulait pas payer l’enquête mandatée par l’ONU sur d’éventuelles violations des droits de l’homme au Mali, c’est un de ses travailleurs, Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, qui a été sacrifié sur l’autel de l’omertà.Il est peut-être un agneau sacrifié qui, avec le représentant spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) Hamidou Boly et l’ambassadeur Joël Meyer, expulsés du Mali respectivement en octobre 2021 et janvier 2022, prouve à suffisance qu’on ne badine pas avec une transition résolument engagée dans la reconstruction du pays.

Quelle est l’accusation portée contre ce dernier expulsé ?

Si pour ses prédécesseurs, déclarés persona non grata au Mali et sommés de quitter le pays avec un sursis de 48 à 72 heures, les reproches varient entre des actions inacceptables, incompatibles et scandaleuses, Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, selon les autorités de notre pays, a fait les frais d’actions déstabilisantes et subversives en violation flagrante des principes et obligations que doivent respecter les fonctionnaires des Nations Unies et tout diplomate accrédité au Mali, conformément aux conventions internationales pertinentes.

Le gouvernement a été critiqué pour avoir choisi des « usurpateurs dans les différentes sessions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali, prétendant au titre de représentant de la société civile malienne, tout en ignorant les autorités et institutions nationales ». Le gouvernement faisait référence à la comparution d’Aminata Cheick Dicko, membre de la société civile malienne et défenseur des droits de l’homme, au Conseil de sécurité de l’ONU le 27 janvier. Il a parlé des abus commis par les « terroristes ». Il a également mentionné l’implication des « partenaires militaires russes » de l’armée malienne dans la « commission de graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international ».

Le crime de lèse-majesté avait peut-être été commis et il fallait trouver un bouc émissaire. C’est désormais chose faite. « Outre la sélection de personnes recrutées pour faire des présentations spécieuses, le gouvernement souligne que M. Andali n’a jamais été en mesure de démontrer les critères objectifs selon lesquels il a identifié les représentants de la société civile auxquels il a fait appel. Le parti pris d’Andali était encore plus évident lors du dernier examen du Mali par le Conseil de sécurité de l’ONU. Les enquêtes ont révélé que l’offre de dénigrement de M. Andali a été initialement rejetée par un digne fils du Mali. C’est par défaut qu’il a réussi à trouver une dame qui a accepté de jouer le rôle d’usurpatrice, en s’exprimant le 27 janvier 2023 au nom de la société civile malienne.

La conspiration était d’autant plus grande que l’organisation à laquelle l’usurpateur fait référence est une association étrangère non enregistrée et n’a pas le droit d’opérer au Mali.

Pour rappel, ce crime a été dénoncé par plusieurs acteurs, dont le Conseil national de la société civile et la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (Cafo) », peut-on lire dans le communiqué de presse justifiant la décision d’expulser le fonctionnaire de l’ONU de notre pays.

Edjona Segbedji

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