Les Maliens ont commencé à bénéficier de la baisse progressive du prix des hydrocarbures. Le 27 janvier, les prix à la pompe ont baissé de 5 francs suite à une décision des autorités de transition. Ce n’est pas la première fois que les prix sont abaissés sur recommandation du gouvernement malien, qui suit manifestement un plan de réduction progressive du prix des hydrocarbures. La préoccupation du président de la transition est que les consommateurs maliens bénéficient des approvisionnements en hydrocarbures du pays.
Pour y parvenir, le gouvernement a décidé de prendre les choses en main en autorisant l’État à acheter des hydrocarbures à un prix inférieur auprès de nouveaux partenaires commerciaux. Si cette tendance à la baisse se poursuit, la transition sera en mesure de réduire considérablement le refroidissement qui s’est emparé des marchés maliens. De nombreux négociants et transporteurs ont augmenté leurs prix pour faire face au choc des prix élevés des hydrocarbures en 2022.
Les autorités transitoires sont souvent critiquées pour leur réponse inadéquate aux prix élevés. Le gouvernement a renoncé à des milliards de dollars pour subventionner les produits de première nécessité tels que le sucre, le lait, l’huile de cuisson et le riz. Mais la baisse des prix attendue ne s’est pas produite et la cherté de la vie est devenue l’un des slogans des opposants à la transition, qui ont été contraints de mettre en place des brigades de surveillance des prix.
La transition a finalement décidé de se tourner vers de nouveaux marchés en concluant des partenariats économiques et commerciaux avec des pays tels que la Russie et l’Iran. Pour accélérer ce processus, le ministre de l’économie et des finances, Aloussni Sanou, a conduit une importante délégation malienne en Russie le 27 octobre 2022 pour des négociations dans divers secteurs économiques.
La Russie fournira au Mali 60 000 tonnes de pétrole, 25 000 tonnes de blé et 35 000 tonnes d’engrais pour une valeur de 100 millions USD, qui seront transportés de Moscou à Bamako via le port de Conakry, a déclaré le ministre de l’économie et des finances à la télévision nationale. Après l’échange, une première cargaison de marchandises devrait arriver à Bamako dans quelques semaines. Il s’agit notamment de 60 000 tonnes de produits pétroliers, 35 000 tonnes d’engrais et 25 000 tonnes de blé.
Aloussni Sanou a souligné que cette première cargaison devrait permettre de traquer toutes les autres difficultés liées aux échanges commerciaux entre le Mali et la Russie. Nous devons voir si toutes les conditions sont réunies pour des expéditions beaucoup plus importantes et nous pensons que les premières commandes devraient s’élever à un maximum de 100 millions USD », a-t-il déclaré.
Il est clair que ces produits pétroliers annoncés à Bamako quelques jours après la visite de Sanou à Moscou sont arrivés au Mali. La baisse actuelle des prix résultant de cette livraison est bienvenue selon plusieurs consommateurs, qui attendent néanmoins des autorités qu’elles fassent davantage pour que les hydrocarbures soient moins chers au Mali que dans de nombreux pays de la sous-région, dont l’approvisionnement se fait via l’Union européenne à partir d’autres pays ayant imposé un embargo sur le pétrole russe.
Soumala Diarra
Source : LE PAYS