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 »Ils sont plus isolés que le Mali » – Info-Matin

Le ministre Abdoulaye DIOP a déclaré samedi 21 janvier que la tentative d’isoler notre pays a produit l’effet inverse. Ceux qui en sont à l’origine rasent les murs de nombreux pays africains dont les populations les rejettent.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a tenu une conférence de presse pour clôturer les travaux de la première rentrée diplomatique organisée à Ségou au centre culturel Kôrè.
« Notre priorité est d’abord et avant tout la priorité du gouvernement », a déclaré l’orateur, annonçant que 2023 sera une année cruciale, car elle devrait conduire le pays vers l’ordre constitutionnel interrompu en août 2020.
En effet, selon le calendrier du gouvernement présenté en 2022, le référendum, les élections législatives et communautaires sont prévues avant les élections présidentielles, dont le premier tour aura lieu en février 2024.
« À ce stade, nous pensons que les partenaires apprécient tous les efforts déployés. Le gouvernement travaillera dans la transparence. Toutes les difficultés constatées seront partagées », a déclaré le ministre Abdoulaye DIOP, qui n’a pas exclu la possibilité d’événements imprévus auxquels il faut se préparer.
Cette phase politique peut également donner lieu à des divergences d’opinion. Celles-ci ont déjà commencé avec le refus de certains acteurs politiques de participer au cadre de concertation organisé le jeudi 12 janvier sur l’organisation du référendum.
« Nous espérons que, malgré les difficultés, notre intérêt se limite au Mali. J’espère que tous les acteurs politiques se placeront au-dessus de toute autre considération (…) Dans cette quête du pouvoir, il est important de savoir raison garder en comprenant que nous devons d’abord avoir un pays », a-t-il déclaré.
Au-delà des élections, il s’agit de la reprise et de la poursuite de la diversification des partenariats au cours de l’année 2023, suivant la ligne de conduite fixée par le Chef de la Transition, a précisé M. DIOP. Et dans ce contexte, le Ministre souhaite faire de la culture un outil important de la diplomatie dans la gestion de nos crises et de notre influence au Mali.
Ce n’est pas un luxe de parler de culture alors que le pays est en guerre. Le Mali n’est pas obligé de faire une seule chose », a-t-il déclaré en réponse aux critiques de cette initiative.
Mieux, a-t-il rappelé, la culture est importante pour la restauration de la paix, de la cohésion entre les Maliens.
À cette fin, il est convaincu que la culture est l’une des réponses à l’insécurité. Beaucoup de nos problèmes peuvent être résolus par la culture », a déclaré le ministre Diop.
Malheureusement, ces possibilités sont rejetées par certaines personnes qui, selon lui, sont impliquées dans le processus d’acculturation, pensant que la solution ne peut venir que d’ailleurs.
« Il y a des partenaires qui sont venus nous dire que nous ne pouvons pas parler à X ou Y. (…) S’il y a moins d’instrumentalisation de ces situations ou de certains acteurs, je suis convaincu qu’entre Maliens nous sommes capables de trouver la solution », a-t-il chargé l’orateur sans nommer de partenaires.
Mais rappelons qu’entre 2018 et 2020, la France a demandé à plusieurs reprises au Mali de ne pas discuter avec Amadou Kouffa, Iyad Ag Ghali alors que c’est une des résolutions du Dialogue National Inclusif et de la Conférence d’Entente Nationale.
Si, il y a des siècles, les gens (ndlr : nos ancêtres) étaient capables de résoudre des problèmes alors qu’il n’y avait pas d’avions, pas d’internet, pas d’universités, le ministre Diop a regretté que notre monde moderne soit incapable de préserver cet héritage.
De plus, pour de nombreuses personnalités françaises, notre pays s’isole, faisant allusion à la querelle avec la Côte d’Ivoire, avec le retrait de certains partenaires.
Interrogé sur cette déclaration, l’orateur a informé sans équivoque que le récit de l’isolement du Mali est orchestré par un pays (Ndlr : la France) avec lequel nous avons un problème. Cependant, ce pays est plus isolé que le Mali, a-t-il dit sans plus de détails. Il est clair que ceux qui veulent isoler notre pays rasent les murs de nombreux États africains dont les populations les rejettent.
Au-delà de ce discours, il a accusé ce pays (ndlr : la France) d’instrumentaliser les organisations contre le Mali.
« Le Mali éternel survivra à ces organisations. Nous ne voulons pas nous asseoir dans un club et nous applaudir les uns les autres », a-t-il déclaré.

PAR SIKOU BAH

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