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La filière coton malienne s’effondre : la CMDT enregistre un déficit de près de 20 milliards de FCFA


Le Conseil budgétaire de la CMDT, qui s’est tenu le mercredi 1er février 2023 dans un contexte de crise sans précédent, a présenté un déficit moindre d’au moins 15 milliards de FCFA, compte tenu des difficultés de trésorerie habituelles de la CMDT. La production de coton graine a chuté à environ 350 000 tonnes, soit une baisse de 40 % par rapport aux prévisions du comptage des bulles d’octobre. Le déficit serait très élevé, beaucoup plus élevé que prévu par le Conseil budgétaire. Le déficit est estimé à au moins 20 milliards de francs CFA, selon nos sources dans le monde économique et financier malien. Un article de l’hebdomadaire Les Secrets bancaires, publié sur le site laviesahel.com, affirme le contraire.

Tous les indicateurs de performance de la CMDT sont désormais dans le rouge, en raison d’une baisse de la production de semences d’environ 350 000 tonnes, soit une chute de 40 % par rapport aux prévisions de 560 000 tonnes du mois d’octobre. Les causes du désastre résident, bien sûr, dans la mauvaise gouvernance de l’équipe de direction de la CMDT.

En supposant que la production au seuil de rentabilité de la société (revenu net = 0 après déduction des charges et des dépenses) soit de 500 000 tonnes de coton graine, il n’est pas incertain que la CMDT connaisse un déficit très important d’au moins 20 milliards de francs CFA.

Cependant, en manipulant les chiffres, notamment en réduisant les dépenses, les investissements, etc., le Conseil budgétaire de la CMDT tenu le mercredi 1er février 2023, dans un contexte de crise sans précédent, a présenté un déficit inférieur d’au moins 15 milliards de francs CFA, compte tenu des difficultés de trésorerie habituelles de la CMDT.

Concasseurs en détresse

La CMDT a vendu 53 % des prévisions d’octobre, soit plus de 290 000 tonnes de graines écrasées, à des huileries contre espèces. Les huileries se sont endettées auprès des banques pour payer comptant. Les dirigeants de la CMDT ont alors entraîné les huileries sur une pente glissante, pour vendre la peau de l’ours avant qu’il ne soit abattu, pour ainsi dire, selon l’histoire.

Malheureusement, avec la baisse de production de 350.000 tonnes, la CMDT n’a pu honorer son engagement envers les usines que pour 185.000 tonnes de graines broyées (53% des 350.000 tonnes de graines de coton). Ainsi, les concasseurs ne disposeront que de près de 60 % des quantités qui ont déjà été versées à la CMDT.

Implications financières et/ou légales

Les concasseurs paieront des agios inutiles aux banques et verront leur trésorerie affectée, avec un contentieux prévisible à juste titre entre eux et la CMDT au profit des banques, car on dit que les banques ne perdent jamais : agios, intérêts et autres pénalités.

Les usiniers sont conscients des enjeux actuels et futurs de cette chute de gants de coton malien, selon le cri d’angoisse de ce jeune usinier déçu. Sur la base de sa fausse promesse de semence, j’ai contracté un prêt de 300 millions de francs CFA, dont les intérêts sont maintenant dus. Malheureusement, la CMDT n’a livré des semences que pour 150 millions, et je paie donc des intérêts inutiles sur les 150 autres millions. Si je n’avais pas eu peur de nuire à ma future relation avec la CMDT, je me serais plaint des dégâts. Mon entreprise risque de faire faillite », craint-elle, essoufflée.

Le PDG de NANGO dans le maelström

Il nous semble que c’est le troisième Conseil auquel les producteurs de coton, qui sont également actionnaires, n’ont pas participé en raison du racisme du PDG Nango à leur égard, pour des raisons que lui seul connaît. Le comportement du PDG pourrait s’expliquer par son jeu favori de gaffe sur les résultats (depuis 3 campagnes, la CMDT n’a pas été capable de mettre un kopeck dans le fonds de stabilisation, ni de reverser leurs parts de bénéfices aux agriculteurs).

Un appel pressant aux administrateurs, qui doivent être les leaders du renouveau, et donc avoir la conscience patriotique et professionnelle de diagnostiquer en profondeur les maux actuels de la CMDT, seule garantie pour donner aux autorités et au peuple malien la bonne information sur la gestion de la filière coton, fleuron de l’économie nationale.

Il est vrai qu’il y a eu des attaques de jassides dans tous les pays africains, mais malgré cela, le Bénin et le Burkina Faso se sont confirmés comme les premier et deuxième producteurs d’Afrique, tandis que le Mali est au coude à coude avec la Côte d’Ivoire et ne produira que près de la moitié de la production du Bénin.

Qui sera capable de sortir la CMDT de ce trou abyssal avant la fin de la transition ? En tout cas, pas le PDG actuel, qui a atteint la limite de l’incompétence et n’est plus un porte-parole crédible pour les producteurs, dont 90% le rejettent à cause de sa gestion clanique et politique du secteur. Ce sera une tâche très difficile pour son futur successeur, à moins qu’il ne soit vraiment expérimenté dans cette tâche.

Daou

Source : Le Rpublicain

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