La mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali « n’est pas viable » sans augmentation du nombre de casques bleus, selon un projet de rapport du Secrétaire général de l’ONU obtenu par l’AFP.
Le projet de rapport prévoit le retrait des troupes si elles ne sont pas en mesure de remplir leur mandat. La mission de l’ONU a été créée en 2013 pour aider à stabiliser un État qui risque de s’effondrer sous la pression des djihadistes, protéger les civils, contribuer à l’effort de paix et défendre les droits de l’homme. Mais la situation sécuritaire a continué à se détériorer. La mission de l’ONU est une opération de maintien de la paix là où il n’y a pas de paix à maintenir », déclare Guterres dans le document qui sera publié prochainement. La mission, désormais sans le soutien des opérations étrangères, notamment de la France qui s’est retirée en août dernier, « a fait de son mieux » mais « a été poussée au-delà de ses limites », note-t-il. Le rapport demandé par le Conseil de sécurité en juin, lorsque la mission a été renouvelée pour un an, indiquait que « la situation actuelle n’est pas viable » et proposait trois séries d’options pour y remédier. La première serait de donner à la mission les moyens de remplir pleinement son mandat en augmentant les effectifs militaires et policiers de 3 680 personnes, ou de 2 000 dans une version plus modeste. À la mi-décembre, la mission comptait 12 388 militaires (contre 13 289 autorisés par le mandat) et 1 598 policiers (contre 1 920 autorisés). Mais cette option exige que « tous les paramètres » soient respectés. Parmi ces conditions, le Secrétaire général cite les progrès de la transition politique qui, après deux coups d’État militaires, prévoit le retour des civils au pouvoir en mars 2024, ainsi que la liberté de mouvement des casques bleus, tandis que l’ONU dénonce les obstacles imposés par les autorités maliennes. En guise d’option inverse, « si les paramètres clés pour le fonctionnement de la mission avec son mandat actuel ne sont pas respectés », le Secrétaire général appelle au « retrait des unités en uniforme » et à la transformation en une « mission politique spéciale », avec une présence uniquement à Bamako. Entre les deux extrêmes, le rapport propose de maintenir le nombre de casques bleus, mais de modifier le mandat, de fermer certains camps ou de réduire la présence dans le centre du pays.